Martine autour du monde ...

Articles avec #guatemala

Difficile d'écrire sur le Guatemala tellement il y a de choses à dire sur ce petit pays à la fois si riche et si pauvre... je ne sais par où commencer !!

 

Les aspects positifs qui font que vraiment ça vaut la peine de venir y faire un séjour : ses magnifiques paysages si diversifiés : en quelques heures (voir minutes parfois!) de voiture, on passe de la jungle tropicale du nord dans le Peten (Tikal), aux grandes vallées agricoles du centre-sud, aux hautes montagnes du Quiché, aux plages de sable noir de la côte pacifique. Et le climat suit : on subit des écarts de température incroyables en très peu de temps : dans la même journée on peut être obligé de se couvrir le matin et le soir d'une grosse « doudoune » et quelques heures plus tard ou plus loin, le maillot de bain est le bienvenu ! Ces changements de température ont été assez fatigants pour moi, et m'ont fait attraper un bon rhume et mal de gorge !

 

Le pays est aussi riche de très beaux fleuves (le Rio negro, le Rio dulce, l'Unsumacinta et son affluent le Rio de la passion...,) et de lacs magnifiques (le lac Peten Itza près de Tikal, le lac Izabal près de Livingston, et surtout , le très grand lac Atitlan). Il fait la jonction, ce qui est quand même exceptionnel en si peu de kilomètres, entre les Océans Pacifique et Atlantique.

 

Le Guatemala vaut aussi bien sûr pour ses sites archéologiques (moins nombreux cependant qu'au Mexique) et pour son histoire de l'ancienne civilisation maya.

 

Mais surtout, en ce qui me concerne, pour ses marchés et ses diverses ethnies, si surprenantes, si attachantes, si intéressantes …

 

Les aspects négatifs qui attriste le voyageur que je suis, c'est l'immense pauvreté, le manque d'eau, le manque de routes praticables ou simplement convenables qui permettraient aux indiens de mieux circuler et de mieux vivre (pour ceux qui le souhaitent … mais j'ai cru comprendre malgré tout ce qu'on dit à ce sujet qu'ils étaient nombreux), le manque hygiène catastrophique (détritus et ordres de toutes sortes couvrent le sol) et le manque d'éducation. Peu nombreux sont les enfants indiens qui vont à l'école plus de 3/4 ans.

 

C'est enfin le climat d'insécurité qui est ressenti partout, les petites villes comme les grandes, les villes comme les campagnes : partout il faut faire attention, ne pas sortir la nuit, ne rien avoir sur soi. La preuve : tous les jours plusieurs assassinats font la une des journaux (avant hier 2 agents de police et un jeune de 25 ans qui était attablé en train de diner dans un restaurant). Autre preuve de cette insécurité : des policiers partout dans les villes, mêmes les petites, arme à la main, devant les hôtels, les banques... les protections : grilles à barreaux en fer PARTOUT… on vous dit que c'est la tradition du style espagnol mais … c'est faux : pourquoi alors des grilles en fer, avec juste une petite ouverture devant les pharmacies, certaines tiendas (petites boutiques). Pourquoi hier soir mon hôtel à Ciudad Guatemala barricadé avec 2 grilles successives fermées à clef qui s'ouvrent automatiquement depuis la réception ?

et comme pas de resto dans cet hôtel j'ai  dû me contenter d'un « réveillon diète » :) je m'en rappellerai de celui-là ! Ah ah !-

Ciudad Guatemala est réputée comme la ville la plus dangereuse du pays. Les « touristes n'y restent pas plus d'une nuit. La ville est d'ailleurs une véritable horreur : un amoncellement de petites maisons en briques grises … C'est parce que, lors des derniers tremblements de terre (le dernier en 1976 seulement) toute la population d'Atitlan a émigré ici et s'est installée dans l'urgence, en pleine guerre civile ….et les choses n'ont pas beaucoup changé depuis. La capitale est essentiellement aujourd'hui une ville industrielle (surtout confection de vêtements dont les tissus viennent de Chine) et administrative. Rien d'autre. Vue de loin, c'est un immense bidonville.

 

Et puis, gros problème aussi le narcotrafic : les camions, les bateaux, et ici dans le Pacifique, les sous-marins, qui passent chargés de cocaïne venue des pays du sud (surtout la Colombie), direction les États Unis qui ont la main mise sur tout ici, souvent en toute impunité : quand ils sont arrêtés la police est tellement corrompue qu'un gros bakchich suffit et hop, on passe ! On m'a raconté que lorsque qu'un trafiquant se faisait prendre et mener au commissariat, il n'était pas rare que le chef de la police locale reçoive un coup de téléphone : si pas de libération avant le soir, toute sa famille serait exécutée … les narcotrafiquants connaissent tout de la vie de chaque policier (horaire de sortie de l'école des enfants, heure à laquelle sa femme rentre du travail … etc... ils peuvent alors exercer toutes les pressions voulues pour parvenir à leurs fins sans problème). Seulement 2% des délinquants sont emprisonnés. On m'a dit que les belles maisons, que je pouvais voir ici à Monterrico, sont souvent celles de « narcotrafiquants » ou de policiers qui se font payer leur silence ...

Le monde des politiques, m'a-t-on dit, ne vaut guère mieux : Otto Perez Molina, un ancien général qui a été très dur à l'égard des guérilleros pendant la guerre civile, aurait acheté les votes des populations mayas (au moins 50% de la population quand même, qui pour la grand majorité s'en fiche), ce qui explique pourquoi dans leurs contrées reculées on ne voit que lui partout, sur les murs des écoles, sur tous les panneaux publicitaires, sur les troncs des arbres le long des routes... Un ancien Président (en 2002 je crois) et actuellement en prison pour avoir détourné plus de 100 millions de dollars pendant sa présidence ...La population ici ne croit plus à la politique.

 

Ce qui m'aura sans doute le plus marquée au Guatemala, c'est la résistance des mayas à conserver leurs traditions, leurs croyances,  leurs vêtements traditionnels, leur mode de vie. C'est assez incroyable. Et, puisque nous allons bientôt avoir des bébés dans la famille , j'ai beaucoup aimé la façon des mamans de les porter dans le dos, tenus par des châles que l'on appelle les « berraje ». Les bébés gardent un contact permanent avec leur mère, c'est étonnant de les voir prendre leur position comme de petits chats qui se blottissent. Ils ne pleurent jamais. Je n'ai jamais entendu un bébé ou un enfant pleurer : leur calme est surprenant comparé aux « furies » de chez nous ! Je me suis demandé si ça ne venait pas de là ??? Autre avantage : les mamans ont les mains libres!

 

Les gens sont ici très gentils, les mayas et les autres, et enfin j'ai eu des guides exceptionnels que je remercie encore, et que j'espère revoir un jour .. avec Gilles cette fois !

 

Le Guatemala est un pays très intéressant qui vaut vraiment la peine d'y venir... même si on part toujours un peu triste de n'être que de passage... sans  apporter plus.

 

Quand on veut venir ici il faut savoir plusieurs choses : être très prudent, se munir de vêtements chauds et d'autres légers, aller dans des hôtels relativement confortables (2-3 étoiles - locales! -  pour être bien). En revanche, choisir les petits restaurants locaux où l'on mange beaucoup mieux pour pas cher (compter 5 euros par repas et 10 pour un très bon). Il faut savoir aussi que l'on dépense beaucoup d'argent en pourboire dans les restaurants, pour les chauffeurs et les guides. 

 

Pour la petite histoire, ils m'ont dit que les français avaient deux caractéristiques qui font leur réputation dans le monde du tourisme : râleurs et grévistes !

 

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YAM BOTIC !

(merci en maya)

 

Pour finir, je me permets, pour ceux que cela intéresserait, de joindre en copie deux textes  sur le Guatemala: (mais je n'arrive pas à mettre la couleur ... alors basta! car demain matin lever à 5h pour l'aéroport!)

  

1 - Un article paru il y a quelques jours dans le journal "Libération" (merci Pierrot) 

 

Pays le plus peuplé d’Amérique centrale, le Guatemala a élu le 6 novembre à la présidence de la République, Otto Pérez Molina, général à la retraite et dirigeant du Parti patriote. Il prendra ses fonctions le 14 janvier dans un pays en proie à la violence des gangs et des narcotrafiquants, aux assassinats de leaders paysans et de syndicalistes et où le taux de résolution de ces crimes ne dépasse pas les 3%. L’impunité y règne en maître, tout comme la discrimination à l’encontre des descendants des populations autochtones mayas, qui représentent pourtant 60% de la population guatémaltèque.

 

Otto Pérez Molina est tenu pour responsable de massacres de communautés mayas au début des années 1980, au plus fort de la répression militaire d’un conflit armé qui a provoqué la mort de plus de 200 000 personnes, et de disparitions forcées lorsqu’il était à la tête des services de renseignements dans les années 1990. Il a promis de diriger le pays d’une main de fer, mano dura.

La question sur les cibles d’un tel slogan électoral se pose légitimement. Les militants des organisations luttant pour la justice et la reconnaissance du génocide de la population maya, combat mené il y a trente ans, s’inquiètent notamment des suites qui seront données aux procès qui viennent tout juste de s’ouvrir à l’encontre de certains responsables militaires. Au sein des populations témoins des exactions d’une sauvagerie sans nom, qui ont été commises par les forces armées - pillages, viols, exécutions en masse de vieillards, de femmes, d’enfants, de nourrissons, villages entiers rayés de la carte -, le retour au pouvoir des militaires est fortement redouté.

Anciennement surnommée «République bananière» par les Etats-Unis, notamment lorsque la compagnie américaine United Fruit contrôlait les terres et le marché de la banane, les pratiques qui permettaient l’usage de ce sobriquet péjoratif court toujours. Le crime organisé, comme les multinationales, profite largement des failles d’un système politique, économique et juridique au service des grands propriétaires, des hommes politiques corrompus et des cartels de la drogue. Pour cette oligarchie de facto, la présence militaire rassure voire, assure la poursuite de leurs activités.

La discrète multinationale franco-britannique Perenco n’a d’ailleurs pas attendu les résultats de cette élection pour prendre appui sur les forces armées. La compagnie exploite le pétrole du Guatemala depuis 2001 et a obtenu la reconduction de son contrat pétrolier à l’été 2010. Mais dans le pays de l’éternelle injustice, il est des communautés qui résistent encore. C’est le cas des habitants de la Laguna del Tigre qui vivent au milieu des puits de Perenco.

 

La région est l’une des dernières frontières agricoles pour les populations sans terre de l’Altiplano, contraintes à l’exode par les monocultures de café, de sucre et d’agrocombustibles. La Laguna del Tigre, située dans le département du Péten, abrite la zone humide la plus importante de Mésoamérique. Région frontalière avec le Mexique, sa richesse est telle qu’elle a été déclarée zone naturelle protégée par le Guatemala en 1989 et par la convention Ramsar sur les zones humides d’importance internationale depuis 1990.

Mais les implications de ce statut s’appliquent en deux poids, deux mesures : les communautés paysannes se font expulser manu militari alors même que les narcotrafiquants se sont vu légaliser la propriété sur leurs terres et que Perenco a pu reconduire son contrat d’exploitation pour quinze années supplémentaires. De plus, les installations pétrolières de cette dernière bénéficient de la protection du «Bataillon vert», créé spécifiquement par le gouvernement guatémaltèque en septembre 2010 et composé de militaires chargés de la «protection de l’environnement» et des frontières de la région. Le dernier rapport du Collectif Guatemala, - «Perenco, exploiter coûte que coûte» - révèle que la multinationale a financé l’Etat guatémaltèque à hauteur de 3 millions de dollars l’an dernier pour la création de ce Bataillon vert et reverse 0,30 dollar par baril produit pour son fonctionnement. La dénomination de ce contingent pourrait faire sourire si le passif des forces armées au Guatemala n’avait pas été aussi brutal dans l’application des théories militaires dites de «contre-insurrection» et d’«endiguement» des idées, mouvements et populations jugées révolutionnaires ou subversives.

La France, qui sait solliciter et recevoir les bonnes œuvres de Perenco, notamment lorsque celle-ci parraine une exposition à Paris au musée du Quai-Branly («Maya : de l’aube au crépuscule, collections nationales du Guatemala», juin-octobre 2011) devrait aussi jouer un rôle dans le contrôle et la responsabilisation de ses entreprises à l’étranger, lorsque celles-ci n’appliquent pas les règles de conduite éthique et environnementale sous les tropiques qu’elles seraient obligées d’appliquer au Nord. Il est de notre devoir de ne pas nous ranger du côté de l’oligarchie guatémaltèque qui domine depuis des siècles une population à majorité autochtone et paysanne qui n’a que trop souffert du vol et du pillage de ses terres, de ses ressources naturelles et culturelles, de la répression militaire, de l’impunité, des discriminations et de l’accaparement des richesses du pays par quelques-uns

 

2 - un article écrit par Aline Timbert

 

Les élections présidentielles au Guatemala : 6 novembre 2011

Les thèmes liés au chômage, à l’extrême pauvreté et aux droits des indigènes semblent avoir été délaissés au profit d’une campagne électorale focalisée sur l’éradication de la violence. Le Guatemala est considéré aujourd’hui comme le premier narco-État d’Amérique latine, le candidat Otto Pérez Molina, ancien militaire, a promis de recourir à des politiques similaires à celles déployées au Mexique pour lutter contre le trafic de drogue (à savoir le déploiement de l’armée pour rétablir l’ordre, un résultat qui n’a pas été probant chez le voisin nord-américain puisque la lutte contre le banditisme reste l’un des soucis majeurs du gouvernement mexicain) et s’est dit prêt à gouverner avec une poigne de fer (« mano dura », ou politique de la main dure) pour en finir avec le crime organisé. Pour rappel, Otto Perez était général de l’armée guatémaltèque durant la guerre civile contre les guérilléros marxistes menée entre 1960 et 1996. Ce sont 250 000 personnes qui ont été tuées sous cette ère et l’armée est accusée de centaines de massacres. Le candidat arrivé en tête a aussi mené un service de renseignement de l’armée soupçonnée d’avoir commis des assassinats politiques, des accusations réfutées par le principal intéressé.

Le candidat arrivé second, Manuel Baldizón n’a pas hésité à évoquer la « peine de mort » durant la campagne électorale pour favoriser le retour à un État de droit.

Álvaro Colom

Le président sortant, de tendance sociale démocrate, Álvaro Colom laisse derrière lui un bilan plus que contrasté, il n’est pas parvenu à enrayer la pauvreté, à lutter efficacement contre la faim dans ce pays frappé par ce fléau, ni à empêcher les phénomènes de violence. Comme l’a déclaré le président de l’organisation non gouvernementale d’Action Citoyenne, Manfredo Marroquín « le résultat est sans surprise au vu de l’angoisse de la population ». Au Guatemala des millions d’individus vivent dans une situation de pauvreté (75 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté), 2 millions souffrent de dénutrition et près de 30 % de la population est analphabète, quant au taux d’homicide il est sept fois supérieur à la moyenne mondiale. Il convient de souligner que 90 % de la cocaïne consommée aux États-Unis est le fruit d’un trafic transitant par le Guatemala.

Le président Álvaro Colom et son ex-épouse Sandra Torres, qui avait tenté de briguer la présidence en divorçant de son époux (elle a cependant a vu sa candidature invalidée par la Cour constitutionnelle), pourraient appeler la population à voter Baldizón pour faire barrage à l’ancien général, bien que celui-ci soit un dissident. Baldizón a en effet quitté le parti Unidad Nacional de la Esperanza en 2008 pour former sa propre mouvance politique, le Lider ou Libertad Democrática Renovada (LIDER).

Álvaro Colom (Parti social-démocrate) ne pouvait pas prétendre à un nouveau mandat pour des raisons institutionnelles, quant à son épouse, même si elle a divorcé pour contourner la loi en vigueur, elle n’a pas pu briguer sa succession en raison du code électoral qui stipule que les proches d’un président ne peuvent pas se porter à leur tour candidats. Sur les dix candidats en lice pour la présidence, seul un incarnait la gauche, il s’agissait de la candidate indigène Rigoberta Menchu qui n’est pas parvenue à franchir la barre des 3 %.

(Article rédigé par Aline Timbert)

 

 

 

 

 

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Le paysage change encore : immenses étendues de cannes à sucre et de cocotiers.

Monterrico, sans grand intérêt pour moi : j'y étais venue pour me reposer avant le grand départ pour l'Equateur, mais c'est un peu raté : musique non stop jusqu'à minuit et un pléiade d'enfants qui crient en jouant dans la piscine ! Mais c'est parce que c'est le 1er janvier.

Une petite ville ville « balnéaire » de la côte pacifique (150 km de C.G.) qui sera ma dernière étape au Guatemala :   le monde fait la fête !

Il y a même ce que je n'avais jamais vu : un bar en plein milieu de la piscine et les nageurs en maillots de bain, de l'eau jusqu'aux épaules, viennent y boire un coup!

 L'hôtel, situé à plusieurs km de la ville de Monterrico, est en revanche assez sympa car c'est un hôtel " pour Guatemaltèques " qui viennent y passer un jour ou deux. Je suis la seule étrangère ce qui n'est pas pour me déplaire !

 

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Une lagune "réserve bio.", une grande plage de sable noir, et d'énormes vagues qui excluent toute baignade. D'ailleurs il fait si chaud (35°) et tellement humide que je suis épuisée. J'ai essayé de faire une petite marche : retour 10 minutes plus tard trempée juqu'aux os ! J'ai même tenté le stop pour rentrer, mais ça n'a pas marché : sans doute trop risqué ici, je ne sais pas. C'est un gars de l'hôtel, en tracteur de plage, qui m'a reconnue et m'a ramenée. J'ai vu quand même quelques belles maisons (sans doute les riches narco... m'a-t-on dit ), et d'autres où les cuisines sont en plein air comme partout dans cette région où il fait très chaud!

  

 

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En plus, c'est inondé de moustiques dès 6h du soir : ceux du palu et aussi ceux qu'on appelle ici les « Jen-jen », invisibles, qui provoquent des plaques rouges et des démangeaisons : il faut se mettre de la pommade de cortisone pour calmer la douleur ….Du coup, je décide de commencer aujourd'hui mon traitement "anti-palu" : un comprimé de doxycyline tous les soirs jusqu'à la fin du voyage : en fait, je ne le ferai que 3 jours :) 

 

Sur la route du retour, avec Gustavo toujours aussi drôle, un événement assez inattendu : une petite tornade ! Le vent s'est mis à souffler avec une telle force que les palmiers étaient tous penchés sur le bord de la route, palmes au vent dans des nuages de poussière jaune. Les toits des petites paillotes s'envolaient ainsi que les panneaux publicitaires... Impressionnant. Gustavo m'a dit que c'était assez inhabituel, mais normal quand même, car nous étions ici dans le « canyon de Palin », une trouée entre 2 volcans qui provoque un courant d'air. Je n'ai pas pu prendre de photos car mon appareil était dans le coffre et je n'ai pas voulu le déranger par un arrêt peut-être un peu dangereux!

 

D'ailleurs d'ici (100 km au sud de C.G.) les volcans Agua et Fuego semblent beaucoup plus haut que vus du lac Atitlan. Normal, nous sommes beaucoup plus bas, au niveau de la mer, alors que le lac Atitlan est à 1500m. D'ici ils sont encore plus impressionnants ...

 

Mais, malgré la tornade nous arrivons à bon port, tout va bien jusqu'à présent : mes petits « porte-bonheur » m'ont protégée !

  

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Après un vol d'une heure pour repartir vers le nord avec un tout petit avion de la compagnie TACA, me revoici à mon point de départ, tout près de El Ramate : à FLORES, sur le bord du lac Peten Itza, où je suis arrivée il y a 15 jours ! Plus exactement je suis logée à Santa Elena juste en face de l'île de Flores, à 1 heure de voiture du site. Voici l'hôtel (style très "rancho") et juste en face, Flores.

 

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 L'île de Flores vue de l'hôtel:

 

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Un petit mot sur le site archéologique de TIKAL qui veut dire "lieu des échos" , le plus grand d'Amérique centrale, au milieu d'un parc naturel protégé de 576 km2. Les ruines elles-mêmes situées au milieu de ce parc s'étendent sur 16 km2 (alors que Chichen Itza au Mexique fait 300 hectares)

 

Ici on est en pleine jungle, c'est un des aspects intérressants du site : on y voit toutes sortes d'animaux sauvages , notamment des coatis et es singes hurleurs ... et même de très grosses fourmis! ainsi que des arbres magnifiques :

 

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Un Chaka ,arbre à écorse rouge, dont on fait des infusions contre les gastrites, et derrière un Ramon, bois clair dont le tronc est facilement reconnaissable car parsemé de jolies tâches, très solide, pour la construction:

 

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Un Juano, ou palmier à larges feuilles que les mayas utilisaient (et utilisent encore un peu aujourd'hui) pour faire les toitures:

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Un arbre "étrangleur" , qui en entoure un autre jusqu'à ce qu'il meurt ...

 

1--50--arbre-etrangleur.JPG Le fruit du ramon : on ouvre et on mange !)

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De drôles nids d'oiseaux dans un ceiba (fromager)

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Et le chicozapote ou zapotillier, l'arbre dont on reccueille la résine pour en faire du caoutchouc qui sert à la construction (sorte de ciment) et aussi à faire du chewing-gum:

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La maquette du fameux site la voilà, du moins ce qui est "restauré" car il a plus de 3000 édifices :

Les plus importants sont la "Plaza mayor" où l'on trouve notamment le "temple du Grand-Jaguar" et lui faisant face le "temple des masques", l'Acropole (où les dignitaires avaient leur lieu de vie), et bien d'autres ... 

C'est pendant la période "classique" (250 à 900 ap. JC) que le site trouve toute son ampleur. Puis il y a eu une période de déclin  et de renouveau avec les Nahuas venus du Mexique, notamment de Chichen Itza, pendant l'ère Toltèque. Les mayas ont beaucoup migrés d'un site à un autre, d'Ouest en Est, leur but étant de commercer entre le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes. Ils se sont beaucoup fait la guerre entre les différentes Cités- Etats. Le roi le plus élèbre de Tikal fut Ah Cacao (682-734).

Donc, pour faire court, Tikal date à peu près de la même période que Chichen Itza, mais est beaucoup moins bien conservée et restaurée (les Etats Unis qui avaient commencé les travaux se sont retirés et seul aujourd'hui le département des monuments historiques du Guatemala s'en occupe ... autant dire que ça va prendre du temps !)

Ici la Plaza Mayor et l'Acropole :  

 

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La Plaza Mayor et l'Acropole :

 

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Le plus haut des temples de tout le "Nouveau Monde", le IV (quatre),  65 mètres, on sommet duquel la vue sur la jungle et l'ensemble du site est magnifique. Au loin, derrière moi on aperçoit les temples 1, 2, 3 et 5 ... ça  donne une idée de l'étendue du site, de l'importance de la construction (il a fallu transporter à dos d'homme plus de 200 000 m3 de matériaux divers et il ne fut terminé qu'en 741 après JC),... et des centaines de marches à monter et des kilomètres qu'il m'a fallu faire pour y parvenir ! mais la récompense fut extraordianire  :

 

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Plutôt que de montrer des pyramides et des pyramides, quelques photos de ce qui m'a paru le plus original :

 

- les mayas construisaient leur "temples-pyramides" les uns par dessus les autres, au fil des générations. Il faut donc aller chercher à l'intérieur des édifices pour y retrouver leur histoire. Ici on en a un très bon exemple : on a découvert en creusant un trou dans une pyramide, un  escalier enfoui et un masque, le masque de CHA le dieu de la pluie. On voit encore les marches sur les côtés.   

1--26-acrop.-N---le-masque-de-CHAC-le-dieu-de-la-pluie---re.JPGIntéressant aussi l'observatoire astronomique qu'il s'appelle "El Mundo Perdido", le plus haut édifice (temple 5) , du sommet duquel on observait le ciel:

 

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C'est du haut de ce "monde perdu" que l'on observait la  "place des sept temples", place où 3 de ces 7 pyramides servaient au calcul des équinoxes et des solstices :

  

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Enfin on trouve souvent des trous dans le sol, trous rendus imperméables grâce à la chaux et au zapote, dans lesquels les habitants conservaient l'eau et le maïs :

 

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Enfin, encore une preuve que les mayas d'aujourd'hui perpétuent les traditions de leur ancêtres : ils viennent encore, les jours de fêtes mayas, faire des cérémonies rituelles pour invoquer et prier leurs dieux. La preuve c'est que j'ai pu observer des cendres  toutes fraîches sur leur autel  :

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Et voilà, retour à Flores puis petit vol du soir vers G.City (nous étions une dizaine, mais contrôle très très strict dans l'avion !) , dans un hôtel impressionant aussi par sa "sécurité" : policier devant la porte, doube porte grillagée fermée à clé ... il ne fait pas bon sortir le soir à Guatemala City ... surtout un soir de réveillon ! Comme pas de resto à l'hôtel, mon "réveillon" a été des plus rapides : au dodo sans manger :)

 

Mais ce matin je suis en pleine forme pour la suite du programme ...

 

Et j'en profite bien sûr pour vous souhaiter une bonne santé et une très belle année à tous !!

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Après le Lac Atitlan, départ pour quelques jours vers le nord, dans le département du Quiché, dans ce qu'on appelle « le triangle Ixil » (ethnie Ixil). Ce triangle, formé par 3 villages mayas : Acoul, Chajul, et Nebaj, est une des régions mayas, les plus reculées et authentiques du Guatemala. Si je suis cette route, c'est parce que je me rends dans une hacienda, ou plutôt une simple ferme, située près d'un tout petit village : ACOUL Un goût de « fin du monde » !

 

Dès que l'on quitte le département de Solola et l'ethnie Katchiquel, on arrive dans celui de Quiché ( Quiché étant à la fois le nom du département, d'une ville et d'une ethnie). A ne pas confondre avec  les Cakchiquels autour de Solola , les Cuchumatanes autour de la Sierra du même nom, enfin les Kekchis un peu plus à l'ouest vers Coban.

 

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Une seule route goudronnée y mène. Une route d'ailleurs bien en mauvais état (même la panaméricaine que l'on emprunte au début du trajet), pleine d'éboulis sur les côtés, et de « tumulus » (ci dessus) tous les 100 m ce qui oblige à rouler au pas … et de centaines de gamins qui agitent les mains sur le bas côtés, en espérant que les voitures s'arrêtent pour leur offrir un petit cadeau de noël...

 

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Le paysage montagne est somptueux : en effet, après avoir passé le fleuve "Rio Negro" on traverse la très belle chaîne de montagnes « Cuchumatanes » qui culmine à 2300 mètres,  (ci dessus) derrière laquelle on se trouve bien dans la région Ixil (prononcer Ichil) qui fait cependant toujours partie du département « Quiché ».

 

Au sommet que voici, il faut lire : no botar basura (ne jetez pas d'ordures) 1--19--3000M.JPG  

On quitte les riches terres volcaniques, pour trouver un sol calcaire (d'où l'on tire la chaux qui sert tant ici … j'y reviendrai) plus pauvre. Les pâturages parsèment le paysage : troupeaux de vaches, de chèvres, de moutons, et petites maisons d'adobe (ou pisé) aux toits de tuiles. Le Guatemala authentique et méconnu.

 

Nous passons non loin du village d'Uspantan où est née Rigoberta Menchu, prix nobel de la paix en 1992 (elle est née très exactement à Chimel).

 

Après 3 heures de route, nous atteignons enfin « la piste » (ah ah …!!) qui va nous mener à la ferme : la hacienda San Domingo, réputée pour sa production de fromage : le chancol (ressemble un peu au gruyère ou comté).

 

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Une heure de piste sur un chemin infernal de bosses et de creux … je me demande si notre véhicule Hyundaï va tenir le coup! Mais Olivarrio m'explique qu'il n'y a pas de problème. Le 4x4 c'est moins résistant, moins confortable, ça utilise plus d'esence, et ça pollue … Mais ce trajet difficile vaut vraiment la peine : la piste est un spectacle permanent, entre les femmes en robe et coiffe traditionnelles, chargées comme des mules de paquets de bois ou de maïs, les enfants qui les suivent, les hommes à pied à cheval ou à dos de mulet, machette à la main, les petites maisons en pisé dont les cheminées lâchent leur fumées blanches, le linge qui sèche sur les barrières, les enfants qui jouent pieds nus au milieu des cochons et des poules … et des ordures ( les déchets : un des gros problèmes du pays)... Tout ça donne la mesure de la misère qui règne dans ces contrées éloingnées de tout, où les enfants tavaillent très dur .

 

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 Enfin je découvre la jolie ferme de San Domingo, que la même famille (d'origine espagnole) exploite depuis des générations (ils sont tous en photos dans la salle à manger, c'est émouvant!). Nous sommes en altitude, il fait très froid le soir dans la chambre, mais avec 4 couvertures … ça va !

 

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Le lendemain je vais faire le tour du village d'Acoul, où je dois être la seule étrangère de passage depuis des lustres, car les enfants me regardent avec une grande curiosité … comme débarquée d'une autre planète ! Là les femmes Ixils portent des robes rouges.

 

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Deux jours plus tard, nous reprenons la route vers le sud pour Chichicastenango (on dit "chichi") où je dois passer la nuit. Tout de suite après Sacapulas, tout en bas de la cordillière que l'on fait donc en sens inverse, nous quittons les Ixils, pour retrouver les Quichés. Nous faisons un arrêt très intéressant à Santa Cruz, car c'est le jour du marché : un des plus beaux du pays (à mon avis bien plus beau que celui de Chichi). Les femmes se reconnaissent par leurs bandeaux torsadés avec des pompons colorés.

 

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Nous en profitons pour faire un arrêt « déjeuner » dans une échoppe où je prends une délicieuse soupe au poulet et à la christophine ( Guispil en espagnol) tandis qu'une petite fille creuse "un tunel" dans la pâte pour faire les tortillas.

Je sais désormais que c'est dans les petits « bouiboui » des marchés que l'on mange le mieux !

 

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Arrivée en soirée à Chichicastenango, toujours dans l'Altiplano Quiché.

 

Une demi-heure après l'installation à l'hôtel, situé tout près du marché, je pars voir ce qui est paraît-il le plus étonnant ici : l'installation des commerçants la veille du marché (il a lieu demain jeudi). Comme tous les marchés, celui-ci est situé tout près de l'église et sur les rues alentours, qui sont toutes fermées pour l'occasion. Les camions arrivent, les bâches se dressent, les gens s'installent pour la nuit à la lueur des « comedores » ces petits restos locaux qui vont être bondés ce soir. Le lendemain matin promenade dans l'immense marché qui bat son plein, à peine de quoi se frayer un passage, et surtout découverte de l'église catholique où le syncrétisme religieux a toute sa place : à l'intérieur de l'église, et devant la porte  sur les marches les prêtres mayas et les"priants" " récitent les litanies séculaires, en agitant des encensoirs, d'où s'échappe la fumée du "copal" l'encens ancestral. Etonnant. Un tout petit peu plus bas sur les mêmes marches, des enfants "cireurs de chaussures" , insistent pour gagner 5 centimes ! Les miennes sont sales depuis plusieurs jours : ça tombe bien!

Les femmes allaitent leurs enfants sur le marché, un homme fait de la poudre de chaux : la chaux s'utilise beaucoup ici : on chauffe la pierre de calcaire, on casse en petits cailloux, puis on en fait de la poudre qui sert à faire cuire le maïs, à protéger les troncs des arbres des fourmis, et aussi surtout à construire les maisons.

 

 

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Ce parcours dans le beau département du « Quiché » m'aura permis de découvrir la diversité des coutumes, des vêtements, et même de la nourriture des différentes ethnies qui l'habitent. Mais aussi leur grande misère, la pauvreté de l'habitat, le manque important et flagrant d'hygiène surtout (des tonnes de détritus jochent les bords des routes et des chemins), même si la bonne humeur est de mise.

 

Les gens vivent ici dans la convivialité, les conversations et les papotages sans fin, l'entraide aussi qui semble être la règle. Les marchés sont un lieu de rencontre important, surtout pour les femmes qui ne manquent pas d'y aller pour se voir.

 

Mais le manque d'argent est évident, et la scolarité …n'en parlons pas ! En revanche, Otto Perez Molina, le futur Président il est … partout, partout, sur chaque arbre, sur chaque mur …

 

Demain vol pour Tikal.... sans Gilles.

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Chaque village a son costume, ses coiffes, ses étoffes somptueuses, ses motifs d'une étonnanante richesse, ses accessoires, ses coloris d'une infinie diversité : un vrai défilé de mode ! 

A Santiago les hommes portent des pantalons courts brodés de fleurs en bas, et de larges bandes de tissus colorés qu'ils se nouent autour de la taille  . .., ils portent des chapeaux ceints de rubans...  les  femmes des "huipils" brodées de fleurs aussi dans le dos ...

 

Sans rentrer dans les détails, le plus éloquent pour illustrer tout ça : quelques photos prises au hasard de mes déambulations sur les marchés :

 

 

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2 (62) Santiago spécialité les tissus faits main

On m'a dit qu'il ne fallait pas acheter sur les marchés des tissus vendus "faits main" alors qu'ils le sont souvent à la machine ... 

 

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Voilà la magie des peuples de l'Altiplano ... le Lac Atitlan mérite plus qu'un détour, un séjour de plusieurs jours ...En tout cas je n'ai plus de doute : la "civilisation maya", contrairement à ce que je disais dans mon texte introductif,  existe bien encore : elle occupe même une place essentielle au Guatemala.

 

Mais je pars demain déjà, plus loin, pour passer 2 jours dans une ferme ... 

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Je suis partie en "lancha" voir deux villages: San Juan et Santiago (vous pouvez les voir sur la carte du lac),  accessibles seulement en bateau, et leur marchés. Il faut partir tôt le matin quand le lac est encore lisse comme un miroir et que le soleil se lève : c'est alors d'une incroyable beauté .

L'arrivée au débarcadère de San Juan qui a subi les inondations du mois d'octobre et dont certaines maisons sont encore dans l'eau :

 

 

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San Juan est un village qui s'étale en douceur et où les habitants ont conservé toutes leurs traditions et leur gentillesse. C'est ici, dans l'Altiplano, que la population indigène est la plus importante : 95% ! C'est un village de peintres et de tisserands (tissage à la main, avec des couleurs provenant exclusivement de fruits et légumes ou de plantes sauvages : donc ici les tissus ont des couleurs beaucoup plus pastel que dans les autres villages). Je suis allée rendre visite à une femme qui fait partie d'une association ou communauté. Elles tissent selon les méthodes ancestrales, en utilisant exclusivement des teinture naturelles, ce qui  donne des tons très doux :

 

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Avant de monter lesfils de la trame sur le métier, il faut d'abord les teindre et élaborer des dessins particuliers que l'on peut ensuite admirer sur les cortes (les jupes).

Les fils se tendent entre  deux piquets séparés de 1m50, et l'artisan réalise, en atelier, le long de la route ou en pleine rue, une cinquantaine d'aller et retour entre ces deux piquets.

Ensuite, il noue des faisceaux de quelques fils au moyen de petits fils très serrés selon un schéma connu de lui seul. Le tout est plongé dans un bain de teinture puis de nouveau tendu et les centaines de petits noeuds défaits à la main un par un. Les noeuds empêchent la teinture de pénétrer jusqu'au fil qui reste blanc. On refait le même processus en changeant les noeuds de place en replongeant l'ensemble dans les bains de teinture.

Tout l'art de l'artisan est d'arranger ses noeuds de manière à produire le dessin voulu. Cette technique est surtout utilisée pour produire les "espigados", les épis que l'on peut admirer sur les jupes dans la région de Quetzaltenango, notamment dans le village de Sacaja, dont c'est la spécialité, mais aussi partout au Guatemala. 

 

Je me suis fait une amie : Juanita, qui ne voulait plus me quitter ni me laisser partir ... je lui ai offert une belle grappe de raisins en guise de cadeau d'adieu

 

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Et puis le village de Santiago, situé au fond d'une baie profonde qui le protège des sautes d'humeur du lac.

Là je me suis approchée d'une "confrérie chamanique" qui vénère le dieu de la terre MAXIMON (prononcer Machimon:). Etrange de voir les indiens déposer des offrandes et se confesser devant ce mannequin avec son chapeau, son cigare, et son verre d'alcool (ici on boit beaucoup!). Depuis l'arrivée des missionnaires espagnols, les indigènes font de la résistance en conservant leur croyances polythéistes ou en font moins en mélangeant tout : monothéisme chrétien et animisme. Ils sont d'ailleurs actuellement la proie facile des évangélisateurs de tout poil.

Mais les autorités s'insurgent : ils sont obligés maintenant de changer régulièrement d'endroit, et pour m'y rendre, j'ai dû emprunter une petite ruelle bien "discrète" 2--46--copie-1.JPG  

 

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Ce qui n'empêche qu'à la sortie du "temple" on trouve la crêche chrétienne !

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Certainement l'un des plus beaux lacs du monde ! (dixit Le Routard)

Il s'étend sur 135 km2 à 1550 m d'altitude, en climat tropical : il fait très chaud en ce moment, seuls les matins sont un peu frais, mais dès 9h le matin la température grimpe.

Le lac est entouré d'une chaîne de volcans majestueux, et la descente vers le lac, sur une route taillée dans la paroi de basalte ou de pierre ponce (blanche ... : eh oui, c'est la pierre qu'on utilise pour se frotter les pieds !), offre un spectacle à couper le souffle. Tôt le matin, l'air est pur, le lac est un miroir tranquille, alors que vers midi le vent se lève (le xocomil), les vaguelettes arrivent, et le bateau tangue ...1--42-.JPG

 

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Le lac est entouré de 4 grands volcans, le San Pedro (salut Pierre !) le Santa Clara, le Toliman et le plus haut le volcan Atitlan  (3535m que beaucoup de routards, notamment ceux qui partent avec Terres d'Aventures, escaladent à pied) et que je vois de ma fenêtre, juste devant :

 

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1--11-.JPGAutour du lac, des villages cakchiquels et tzutuhils, les plus authentiques que j'ai pu voir jusqu'à présent, semblent vivre hors du temps. Ils ont gardé leur mode de vie traditionnel, fondé sur la pêche et l'agriculture (tous les légumes et fruits inimaginables, le café, le maïs ... et tant d'autres que je n'avais jamais vu comme le zapato que j'ai acheté au marché : entre l'avocat, la mangue, et la pomme de terre ... mais c'est un fruit ! (photo). Je l'ai dégusté sur l'assiette "feliz navidad" achetée avec Gilles au marché d'Antigua.  Je m'achète souvent mon repas sur les marchés ...

 

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Je vais continuer en faisant un autre  article  spécial sur les villages autour du lac ...

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Aujourd'hui route (la Panaméricaine) vers l'ouest, l'Altiplano, les volcans qui se détachent au loin sur le ciel bleu parsemé de nuages blancs... et arrêts dans quelques jolis villages authentiques : Nahuala (son marché), St Andrès Xecul (son église jaune ornée de fruits et de légumes, décorée par les mayas), Salcaja (la plus vieille église du pays construite par Pedro de Alvarado en 1524), pour finalement arriver en fin d'après midi à Quetzaltenango, ville de 150 000 hab. et préfecture du département du même nom, nichée au fond de la vallée "Xelaju Noj" qui signifie "la vallée aux 12 volcans" ... je suis quand même à 2300 mètres !

 

Juste quelques photos d'un marché de cette région habitée par les mayas Quichés ("ché" signifie "arbre" en maya) où les hommes portent des jupes :

 

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Et mon guide, Olivario, qui parle 4 langues couramment et est également photographe professionnel !

Une pensée particulière pour Gilles qui, à cette heure-ci, est dans l'avion ...

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Nous sommes arrivés le même soir, Gilles et moi, heureux de nous retrouver à Antigua, à 50 km de la capitale Guatemala City, dans l'état de Sacatepéquez.

 

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Une jolie ville coloniale de 35 000 habitants, à 1500 mètres d'altitude, l'ancienne capitale du pays (d'où son nom), détruite 2 fois par des séismes en 1717 et 1773, jusqu'à ce que les guatémaltèques décident de reconstruire leur capitale ailleurs ! La dernière grosse secousse tellurique date de 1976.  

 

La ville est donc en grande partie détruite, et encore très partiellement reconstruite, avec notamment une trentaine d'églises et monastères construits par les espagnols bien sûr. La géographie de la ville formant un quadrilatère avec des rues larges qui se croisent à angle droit, les monuments de l'époque coloniale et son charme ont justifié un classement au Patrimoine mondial de l'Humanité. Ce qui a aussi pour conséquence que tout est un peu figé car il faut respecter le site tel qu'il a été classé.

Antigua ressemble beaucoup à Valladolid au Yucatan ou à Trinidad à Cuba : ruelles en damier, pavées, aux petites maisons basses et colorées, végétation luxuriante, place centrale sur laquelle donnent les symboles des trois pouvoirs : la cathédrale, la mairie et la capitainerie...

 

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La ville est entourée de 3 volcans : l'Agua, le Fuego (ci-dessus, en éruption permanente d'où son nom), et l'Acatenango.

 

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Nous avons passé ici 4 nuits dans un hôtel très sympa que je recommande :" Las Farolas", bien situé, très calme et confortable (eau chaude ... Ah !! que ça fait du bien :), nous nous sommes baladés dans les ruelles colorées et avons visité les marchés d' artisanat local avec la spécialité de la ville : le jade, et les merveilleux tissages faits main ... un vrai régal !  

 

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 Des bébés dans le "châlina" comme toujours ici, Un ara, perroquet de Malaisie, toute unefamille qui joue de la musique (xylophone),et l'église Saint François d'Assise

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Le départ demain matin sera un peu triste : Gilles reprend l'avion pour Paris ( raisons familiales malheureusement) et je continue seule vers le nord et l'Altiplano ...

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(Ce séjour fut pour moi un peu bref et j'aurais préféré continuer avec Martine. La suite du voyage pour moi se fera donc par procuration.... Gilles  )

 

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Voyage en terre inconnue : QUEHUECHE

 

Départ tôt d'El Remate, pour de nouveau 4 heures de route en direction du sud ouest. Mon chauffeur est le frère de celui d'hier, ils se ressemblent comme des jumeaux, mais celui-ci est plus sympa !

 

Nous arrivons dans le département d'IZABAL dont la capitale est Puerto Barrios sur le bord de la mer des Caraïbes, dans le tout petit port de Rio Dulce, et là j'embarque dans un canot à moteur (je suis toujours toute seule) pour descendre le Rio Dulce qui devient plus loin, quand il s'élargit, le « Golfete » puis encore plus loin, le grand lac IZABAL. Le parcours qui dure une heure et demie est magnifique : c'est une zone préservée. D'innombrables oiseaux de toutes espèces, une végétation luxuriante sur de petites collines et bientôt des falaises. J''aperçois des femmes qui lavent leur linge sur les rives. On se croirait sur la Nam Ou au Laos. Contrairement aux eaux du Mexique qui étaient jaunes, celles-ci sont vertes. Par endroits, on fait une pose pour constater la chaleur de l'eau de cénotes en buvant un coca que j'offre à mon batelier !

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Départ en bateau de Puerto Barrios sur le Rio Dulce, direction Livingston.   1--9-Golfete.JPG1--6--partie-arge--du-Rio-Dulce---le-Golfete.JPG

 

 

Et j'arrive à LIVINGSTON , une ville de 12 000 hab. située sur le bord de la mer des Caraïbes, où les gens sont noirs de peau, car descendants d'esclaves déplacés ici par les espagnols et les anglais : les Garifundas.

 

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Le chef de la communauté Quehueché, Juan, et sa femme m'attendent au débarcadère pour m'installer dans un camion en ferraille. Je m'assoie par terre derrière avec toujours "mimi" sur les genoux … car une demi-heure de brousse sur un chemin complètement défoncé et inondé ! Pas de bol il pleut sans arrêt depuis 2 jours et ça va continuer....

 

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La grande aventure commence : je suis un peu effarée de voir ce village de la communauté Quehueché (nom de la zone rurale), dans laquelle je vais rester 4 nuits …Voici l'entrée du village de la communauté :

 

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La population de Quehueché, très pauvre comme toutes les zones rurales du Guatemala, vit de l'agriculture et n'a pas accès à la santé publique, ni à l'éducation. C'est pour cela qu'en 2001 un groupe de 19 familles a décidé de construire son propre éco-lodge, avec le soutien de l'association Ak'Tenamit : une structure d'accueil avec 4 chambres ( il n'y en a que deux de finies aujourd'hui), avec wc et douche commune, un peu plus loin dans un coin de forêt.

 

 

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Les habitants, les KEKCHI, sont un des groupes ethniques du Guatemala appartenant au peuple Maya. Originaires du département d'Alta Verapaz, dans le centre du Guatemala, ils ont été chassés de leurs terres par une guerre civile de 30 ans, et ont dû se refugier dans la jungle d'Izabal. Beaucoup d'entre eux ont été exterminés ou perdirent leur terres. Selon la cosmovision des Maya Kekchi, toutes les parties du monde se tiennent dans un équilibre parfait, qu'il importe de préserver. L'homme y a sa place à côté et non au dessus des animaux, des plantes, de l'eau, de l'air , des montagnes ... Après des siècles de discrimination, ils essaient de retrouver leur fierté et leur héritage : danses et musiques traditionnelles, légendes racontées par le prêtre, cérémonies diverses...

 

A vrai dire, depuis que je suis ici, je suis effarée par leur grande pauvreté, leur conditions de vie qui me semblent - à moi - si difficiles, le manque d'hygiène surtout.  

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Les cabanes « U Najil » du Mexique, à côté, c'était 5 étoiles sup.

De la boue partout, pas de serviette, pas d'eau chaude, pas de savon, pas un seul porte manteau… j'accroche mes affaires à un bout de palme qui dépasse du toit...pas de couverture, un seul drap, et en plus, comble de malchance, il pleut sans arrêt depuis 2 jours, donc la nuit pour aller aux toilettes dans le noir et la boue … je ne vous raconte pas !! du coup, j'ai trouvé un sceau en plastique qui traînait par là et je l'ai mis dan un coin de la « chambre » ! j'ai demandé une paire de bottes en caoutchouc pour pouvoir marcher dans la boue du chemin et décidé que je serai SALE pendant quelques jours et voilà ! BASTA je n'en mourrai pas ... Les femmes et les enfants, eux, ont trouvé la solution : ils marchent pieds nus.

 

 

  

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Si j'ajoute à cela que les gens ici ne parlent pas espagnol, que je n'ai plus de guide ni d'interprète, que je suis complètement seule perdue dans cette jungle dégoulinante … Je les vois partir le matin avec leur machette à la ceinture, ils n'ont pas le temps de s'occuper un peu de moi, ils ont d'autres choses à faire!

 

C'est vraiment « aventure en terre inconnue » … Je savais bien que ça m'arriverait un jour ou l'autre : et bien voilà, it's done !!

 

J'ai visité leur église (catholique), l'école, et leur salle de réunion qu'ils appellent le "salon". Cette communauté est aidée par plusieurs organisations sociales. Actuellement ce sont les "grandes vacances" pour les enfants: novembre et décembre. La majorité des enfants de la communauté quitte l'école à 13/14 ans.

 

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Hier, ils m'ont réservé une surprise : « une cérémonie » à la fois traditionnelle, religieuse et de bienvenue : ils ont tous « prié pour moi, pour que mon voyage se passe bien, et que j'ai une bonne vie » … en jouant de la musique (très belle) sur un marimba,  les femmes ont dansé en jupe traditionnelle, celles qu'elles portent toute la journée … ils ont prié ensuite tous autour du feu (décoré d'une symbolique bien précise : soleil, vent , terre) avec une ferveur qui m'a surprise. Je n'ai pas osé prendre trop de photos.

 

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ll pleut depuis 4 jours sans discontinuer, et l'air est très lourd, humide, chaud … un peu comme à Hong Kong lors de la mousson, les draps sont tout humides le soir … j'ai vu une couleuvre dans ce qui sert de salle de bain hier soir … mais dès que je suis entrée elle a disparu !

 

Voilà, demain départ pour le sud : ANTIGUA où si, tout se passe bien pour nous deux, je devrais retrouver Gilou … 

 

Mais le lendemain : je suis toujours là ! Je me suis en effet trompée de jour : nous ne sommes que le 16 et non le 17 comme je croyais (normal en voyage je perds toujours la notion du temps !)....

 

Un jour de plus à passer avec les Kekchi (qui parlent le Kekché), ce qui me donne l'opportunité de voir comment le maïs est moulu : toutes les femmes arrivent vers 16 h avec leur seau de maïs à moudre : chacune à leur tour, elle le verse dans une machine électrique manipulée par un jeune homme qui la fait tourner en versant un peu d'eau qui coule sur les graines, la « farine » est ramassée à la main par sa « propriétaire » … puis c'est au tour de la suivante. Chacune s'en va avec son seau de farine  qui servira à faire les tortillas. Le maïs et les haricots rouges ou noirs sont les seuls aliments cultivés par les Kekchi. Je comprends pourquoi depuis 4 jours on ne me sert que maïs et haricots noirs, accompagnés de tortillas ! Parfois une petite tomate coupée en quatre et un poisson pêché dans la rivière ou un morceau de poulet « élevé en plein air » hé oui :) absolument délicieux.

 

 

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Je comprends aussi pourquoi les hommes partent travailler très tôt le matin, pourquoi les gens font leur toilette l'après-midi dans la rivière : c'est tout simplement parce qu'après, dès 18h il fait nuit ! et sans lumière c'est difficile ...pas aussi bête que moi qui le premier jour suis allée prendre ma « douche » vers 19h, dans le noir, en maillot de bain et en tongue, et qui ai beaucoup galéré pour éviter de glisser sur les cailloux et me laver à la lampe torche sous l'eau froide ! Donc ici tout le monde se lave et lave son linge en milieu d'après midi.

Les femmes ici ne tissent pas leurs vêtements : elles achètent le tissu à Livingston. Elles sont toutes habillées de façon identique : jupe en tissu aux motifs traditionnels et petit débardeur coloré en synthétique.

 

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J'en ai profité aussi pour aller passer une journée à Livingston (comme la ville des USA, où habite Jim Harrisson), où il n'y a pas grand chose à voir hormis les tissus ci-dessus. Presque tous les gens sont noirs, on se croirait en Afrique !

 

Dans l'ensemble les gens de la communauté ont l'air très tristes, ils semblent s'ennuyer … bien qu'ils travaillent beaucoup … c'est difficile à comprendre. En tout cas, ils ne se sont guère occupés de moi, me laissant seule pendant tout mon séjour (hormis la petite « cérémonie » … dont j'ai appris d'ailleurs par la suite … qu'on la faisait pour accueillir les voyageurs !). Je dois dire que, s'ils ne sont pas antipathiques loin de là,, ils sont pour le moins indifférents au voyageur étranger ...un peu décevant quand on fait tant d'effort pour venir les voir.

Mais peut-être  y a-t-il une autre explication : nous sommes d'un autre monde , un monde qui n'est pas le leur, les effraie, et en plus ils sont très timides ... donc ils n'osent pas.

J'ai montré le fonctionnement de mon appareil photo à une jeune fille qui n'avait jamais vu ça : elle était fascinée de se voir sur l'écran

 

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   ... les jeunes enfants ne s'intéressent pas à grand chose (et pour cause !, ils n'ont rien, pas un livre) , quelques uns me semblent pourtant très intelligents comme cette jeune fille ... d'autre beaucoup moins.

Bref, je m'interroge sur l'intérêt pour eux comme pour moi d'être venue ici... sinon bien sûr leur apporter un peu d'argent ...

 

En tous cas, j'aurai fait la connaissance des Kekchi, le 4ème peuple indigène maya le plus important (environ un demi million d'individus au total), après les Quiché, les Cakchiquels et les Mams,  qui me semble totalement à l'abandon dans le pays.

 

Le lendemain, le bon cette fois, me voilà repartie à 7h du matin sur le chemin encore plus boueux que d'habitude car il a plu toute la nuit, vers Livingston, puis bateau jusqu'à Puerto Barrios, puis voiture avec guide-chauffeur francophone s'il vous plaît, pour descendre la seule grande route nationale du pays jusqu'à la capitale : Guatemala City, et Antigua 50km plus à l'est.

Ce guide : Oscar, je m'en souviendrai : un vrai clown! : 8h de route et je n'ai pas vu le temps passer ! Il parle français en imitant "l'accent parisien" c'est à mourir de rire, il me mime avec beaucoup d'humour, ses excursions avec de grands groupes de français râleurs éternels....

 

Les paysages sont magnifiques, la "route de l'Atlantique", toute droite, bondée de camions qui, paraît-il, transportent pour beaucoup de la cocaïne venue de Colombie direction la frontière des Etats Unis, traverse le département de Zacapa, entre la Sierra de las Minas (les mines de jade), et le plus long fleuve du pays, le Rio Motagua. On arrive dans la région des Hautes Terres et l'Altiplano se dessine au loin : 

 

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En chemin nous nous arrêtons sur le site archéologique de QUIRIGUA, inscrit au Patrimoine mondial, perdu au milieu d'immenses bananeraies, ancien royaume du "rey de la tormenta tropical" l'ennemi du roi de Copa, qu'il a fini par vaincre : le roi de Copa ayant perdu au jeu de la pelote fut exécuté sur le champ. Les plus hautes stèles mayas du pays qui retracent la vie du roi de la "tormente tropical" - 17m de haut -  se trouvent ici à Quirigua. Ainsi qu'un immense ceiba, dont les racines profondes représentent l'inframonde, le tronc, la terre et la puissance, le haut feuillage, le monde céleste. De nombreux serpents,  à plume, des quetzals symbolisent la résurrection, le passage de la terre au ciel.

 

 

 

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J'en profite pour demander à Oscar (un guide génial), ce qu'il pense de la "fin du monde" : son interprétation est intéressante :  selon lui, le 21 décembre 2012 sera la fin d'un cycle de souffrance pour une autre vie meilleure, plus humaine, plus spirituelle. Un peu comme la femme qui accouche : c'est la souffrance, puis la délivrance, puis le bonheur. Selon les chamans qui exercent aujourd'hui une grande influence sur les mayas, et les astrologues, nous allons passer de la nuit galactique au jour galactique : ce jour là, 21 décembre 2012, la terre, la lune et le soleil seront alignés avec notre galaxie, la voie lactée. Le monde sera alors nettoyé de toutes les choses négatives et la conscience humaine sera plus pure . Oscar compare aussi cet évènement à la mort du Christ sur la croix, qui a versé son sang pour purifier le monde : de l'ère du Poisson (celle de Jésus et symbole chrétien), nous allons passer à l'ère du Verseau : nous allons donc changer d'ère astrale. Un peu confus, mais Oscar y croit vraiment  .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

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Mon itinéraire sera le suivant :

 

... enfin pas tout à fait, car il a été modifié puisque Gilles qui devait venir me rejoindre voulait aller à Tikal ... ce qui n'a servi à rien !

 

Bref, traversée du Guatemala en voiture du nord-ouest au sud.  

 

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Le passage de la frontière avec le Mexique, à Bethel, fut une surprise : c'est bien la première fois que je passe une frontière sans le moindre contrôle ! Tout petit poste près de la rivière qui sépare les deux pays, on montre rapidement son passeport et hop! On passe …

 

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Ensuite on prend une barque à moteur sur la rivière Usamacinta qui sépare les deux pays, ça dure une petite demi-heure, on débarque, on montre son passeport et me voilà bien au Guatemala … adieu à Juan mon guide préféré qui m'a accompagnée jusqu'au bout, et me voilà partie sur un chemin de terre complètement défoncé et inondé par endroit : ça va durer … 2 heures! Ça sautait tellement dans la voiture que j'ai pris « mimi », mon ordi, sur les genoux pour lui éviter de prendre trop de chocs (cela dit il est solide car il en a pris déjà sa dose depuis 15 jours! ). Mais les routes me semblent encore pire ici qu'au Mexique : les nids de poules et les dos d'âne s'enchaînent.

 

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Le paysage est différent du Yucatan : ce qui me frappe tout de suite ce sont les ordures et plastiques divers qui traînent partout, alors qu'au Yucatan c'était si propre, et aussi la déforestation, le brûlis à tout va, pour cultiver d'immenses parcelles de terres. J'ai vu une plantation de mangues sur plusieurs kilomètres. Et beaucoup de vaches dans de très grands « ranchs ».

 

Puis 2 autres heures sur la route devenue asphaltée mais toujours aussi mauvaise, et arrêt à la banque  pour changer - avec beaucoup de difficultés - quelques « travelers chèques » en quetzals, la monnaie locale (1 euro = environ 10 quetzals), enfin installation dans un  hôtel  simple mais sympa « la casa de Don David » dans la petite ville d'El Remate sur les bords du lac Peten Itza. Il est 18 h et je viens de me rendre compte que je n'avais pas déjeuné ce midi ! Je vais donc y aller pour reprendre quelques forces avant de dormir car ici, comme au Yucatan, on dîne et on dort  très tôt.

 

 

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Voici El Ramate (à côté du chiffre 1 ) où je dors cette nuit , et à côté le lac Peten Itza, situé à  30 km de Tikal.

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Carte d'identité :

République du Guatemala

Système politique : république démocratique constitutionnelle dirigée par un chef d'État élu pour 4 ans au SU et un congrès à une chambre.

Alvaro Colom Caballeros (social démocrate) a été élu président en 2008. Il terminera son mandat en janvier 2012, il sera remplacé par Otto Perez Molina.

Superficie : 109 000 km2 (3,5 fois la Belgique)

Population : 14,7 millions d'habitants (124 ha au km2) Espérance de vie : 71 ans

Langue officielle : espagnol à 68% + 55 langues autochtones dont 21 langues maya

Religions : catholique à 60% (avec syncrétisme Maya) et depuis peu culte évangélique venus d'Amérique du nord 40%.

La monnaie nationale est le quetzal (1 euro = 10,66 GTQ)

PIB : 2839 dollars par habitant : un des pays les plus pauvres d'Amérique Latine:115ème rang dans le monde, et plus de 75% de la population en dessous du seuil de pauvreté

Indice de développement humain (espérance de vie, le niveau d'éducation et le niveau de vie): 116ème rang sur 182 pays.

Agriculture : 10% du PIB et 50% de la population : sucre, café, coton, banane et cardamone

Richesses : pétrole, gaz, hydroélectricité … et tourisme.

Industrie : 30%

Service : 60%

 

Histoire :

C'est en 1524 que Pedro de Alvarado, lieutenant de Cortès, envahit la région des hauts plateaux, massacrant les populations et pillant tous leurs biens sur sonpassage. Les terres indiennes sont divisées en vastes exploitations les "encomiendas" où les indiens travaillent pour le compte des colons.

Les "criollos" (créoles descendant des colons) contestent peu à peu la mainmise des espagnols sur le pouvoir

L'indépendance est déclarée en 1821 dans le cadre des "États-Unis d'Amérique Centrale" union qui ne tarde pas à s'écrouler et en 1847 la République du Guatemala est proclamée.

Il s'ensuit une ère de développement économique (les américains ont la main mise sur l'économie, notamment grâce à la "United fruit Cie" ) et de dictatures militaires, de guerres civiles qui vont durer … 36 ans, jusqu'aux accords de paix du 29 décembre 1996 entre le gouvernement et l'UNRG (l'Union Nationale Révolutionnaire Guatémaltèque). Ces guerres ont fait plus de 200 000 morts, autant d'exilés et des milliers de disparus. Mais la paix reste précaire, le Guatemala demeure un pays divisé et marqué par la violence.

 

Géographie :

Le Péten au nord est une immense plaine couverte de forêts tropicales humides. La présence de l'eau est importante avec lacs (le Peten Itza) et 2 grands fleuves : le Rio de la Pasion et le Rio Usumancita qui forme la frontière avec le nord- ouest du Mexique.

L'ouest et le centre forment la région des hauts plateaux (l'Altiplano) et des volcans : plus de 300 dont 9 dépassent les 3500m : le Tajumulco avec 4211m est le plus haut sommet d'Amérique centrale. Le Santiaguito dans la région de Quetzaltenango et le Pacaya près d'Antigua sont en activité permanente. C'est là que l'on trouve les plus beaux lacs … "du monde !" (lac Atitlan) .

Enfin coincée entre la chaîne des volcans et l'océan Pacifique, une plaine de 50km de large s'étend du nord au sud sur 250km. C'est une plaine très fertile grâce aux cendres volcaniques : canne à sucre, café, cacao, fruits exotiques. Les plages sont de sable noir et les vagues souvent énormes.

L'Est est parcouru par 2 grands fleuves le Rio Polochic et le Rio Motagua qui traversent en fin de parcours la région du Rio Dulce et du lac Izabal le plus grand lac du pays, avant de se jeter dans l'océan Atlantique.

Bref, une géographie d'une variété exceptionnelle sur à peine 300 km !

 

1 -Amérique Centrale (13)

 

La population de 13,8 millions d'habitants :

Cette population se compose :

 

* d'une part les métis (mestizos) tous confondus (ou "ladinos"ou "Criollos" ou "métis hispanophones et européens")  les plus nombreux et les plus riches tournés vers l'occidentalisation des mœurs :

 

* et d'autre part, des indiens (ou indigènes ou autochtones);

Sur ses 13,8 millions d'habitants le Guatemala totalise environ 6 millions "d'autochtones" (personne originaire du pays où elle habite). Les indigènes de Guatemala, comme partout en Amérique latine, sont répartis en plusieurs "peuples" ou "communautés", dont la plus importante en nombre est la communauté maya (descendants des mayas de l'ère précolombienne). Ils vivent pour la plupart dans les zones rurales des hauts plateaux.

 

Ces chiffres sont à prendre avec la plus grande prudence, tant ils divergent d'une source à l'autre. Selon certaines sources les mayas représenteraient aujourd'hui actuellement 40% de la population totale du Guatemala…

 

Les indiens sont regroupés en 23 peuples (ou ethnies ou communautés dont les plus importantes sont les Quichés, les Cakchiquels les Tzutuhils, les Mams, les Kekchis…) parlant 55 langues dont 21 langues mayas, plus le xinca et le garifuna .

Les Garifunas, qui n'ont rien à voir avec les mayas, descendent d'esclaves déplacés d'Afrique noire au moment de la colonisation, sont présents le long de la côte atlantique. Ces langues proviennent toutes d'un tronc commun appelé "Proto-Maya". Ce sont de véritables langues et non pas de simples dialectes, mais certaines sont en voie de disparition et les statistiques sont très aléatoires et contestées.

Les principales langues par ordre décroissant sont : le kiché, le mam, le kakchikel, le kekchi, le qanjobal, le poqomchi le tzutujil.

 

Il faut savoir que souvent, indiens et espagnols ne se comprennent pas entre eux !

Cette grande diversité de langues pose de nombreux problèmes, notamment pour l'accès aux soins des indigènes, et pour l'éducation. De nombreuses organisations représentatives du peuple maya ont été constituées. Certains préconisent l'unification des langues mayas en une seule langue … mais la politique linguistique est encore à venir.

 

Les indiens souffrent par rapport à la société guatémaltèque dans son ensemble, des plus bas indicateurs de développement humain. Il représentent 87% des pauvres du pays, leur mortalité, la malnutrition, l'illettrisme (41%), sont plus élevés que chez les non autochtones.

La paysannerie maya a beaucoup souffert de la répression de la dictature militaire.

Dans de nombreux villages, les croyances mayas sont combinées au catholicisme, créant un système de syncrétisme  original. Les fraternités villageoises, les cofradias, organisent le culte du saint patron de leur village, mêlant saints catholiques et divinités mayas, dans des rites inspirés des deux traditions, souvent au rythme de la "marimba" large xylophone en bois sur lequel plusieurs musiciens peuvent jouer en même temps

 

Les indiens sont très attachés à leur culture traditionnelle et à leur identité, la plupart ont par exemple conservé l'habit traditionnel coloré, confectionné sur des métiers à tisser anciens, et dont les motifs et couleurs très variés traduisent l'origine géographique et sociale : la "huipil" longue tunique sans manche portée par les femmes, et la "corte", la jupe traditionnelle.

 

La violence, générée par le crime organisé, les narco-trafiquants, l'impunité, les inégalités et la pauvreté, est le principal problème que doivent affronter les Guatémaltèques. La lutte contre les dysfonctionnements dont souffre le pays a été le thème majeur des prochaines élections présidentielles.

Otto Perez Molina, un ancien Général, (Parti patriote) a été élu le 6 novembre dernier avec 54,8 % des voix, sur ses engagements à lutter contre la pauvreté et l'insécurité (17 assassinats par jour au Guatemala). Il prendra ses fonctions en janvier 2012. 

les langues au Guatemala

 

 

En juillet 2010, le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits et liberté des peuples autochtones s'est rendu en mission au Guatemala. Il a notamment mis en évidence la problématique minière (mine Marlin), le climat d'instabilité et de conflit social lié aux activités des entreprises privées et souvent étrangères, sur les territoires traditionnels des peuples indigènes au Guatemala. Un problème que l'on retrouve dans toute les Amérique centrale et du sud…

 

Le pays est fréquemment victime de catastrophes naturelles (volcans, ouragans, inondations comme en octobre 2011) et de la dégradation de son écosystème.

 

L'architecture compte de splendides vestiges des anciennes Cités états mayas et d'imposants bâtiments coloniaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Martine autour du monde ...

Carnets de voyage, avec pour chaque pays un résumé de la géographie, de l'histoire, des données démolinguistiques et politiques.

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