Martine autour du monde ...

 

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Carte d'identité:

 

- Régime politique : Régime présidentiel - République fédérale, composée de 13 états (dont le Yucatan) plus le district de Mexico, chacun ayant à sa tête un gouverneur élu au suffrage universel.

Le Président de la République est lui aussi élu au SU pour 6 ans non renouvelable. Le dernier Président élu en 2006 est Felipe Calderon du PAN (Parti d'action nationale, droite catholique des classes moyennes) alors que le PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel, était au pouvoir depuis 71 ans sans interruption). Il y a 2 assemblées, le Congrès et le Sénat.

- Superficie : Le Mexique avec 1 970 000 km2, est grand comme 4 fois la France

- population : 112 millions d'habitants (45% ont moins de 20 ans avec une espérance de vie de 73,4 ans), dont 65 % de métis et 10 à 20% d'indiens selon les sources, et le reste de créoles (blancs descendants des espagnols). Donc un pays jeune, majoritairement urbain (60%). 56 hab. au km2

- Langue : espagnol (Castillan) + langues mayas (Nahuati, Maya, Zapothèque, Mixtèque)

- Religion : catholique à 84%

- Taux d'alphabétisation : 93%. Presque100% des enfants vont à l'école, mais seulement 85% atteignent le niveau de la 5ème. Les écoles

- Monnaie : 1 euro = 16,6 peso mexicain (MXN)

Le Mexique fait partie de l'ALENA (équivalent du "marché commun" du continent américain), de l'OCDE, et du G20 qu'il présidera en 2012

- Principales ressources : le pétrole (7ème producteur mondial). Une compagnie la Pemex détenait depuis 1938 le monopole de l'exploration et de la production, mais elle vient de confier ses champs pétrolifères à des compagnies privées pour essayer de remonter sa production déclinante. Le gaz, l'argent, le cuivre, le fer.., le maïs, le blé, le café, l'industrie automobile, électroménager…l'industrie, le secteur tertiaire et le tourisme en pleine expansion sont aussi les piliers de l'économie.

- Ce fut le pays d'Amérique latine le plus touché par la crise de 2009

- Salaire moyen : 430 USD (à vérifier)

- Indice de développement humain : 0,750 - 56ème rang sur 182

- Politique extérieure : le Mexique joue un rôle d'équilibre et de pont entre l'Amérique du nord et l'Amérique latine, Avec l'Europe, les affinités sont réelles (partenariat avec l'UE)

- Politique intérieure : le Mexique doit surtout faire face à un regain de violence : l'incendie qui a fait 53 morts le 25 août dernier au casino de Monterrey, la capitale de l'Etat du Nouveau Leon, est à replacer dans le contexte de la "guerre des cartels de la drogue". Dans le seul Etat du Nouveau Leon il y aurait eu 15 000 assassinats en 2010 et 850 depuis le début de l'année 2011, ainsi que 7000 enlèvements par an en moyenne ! La violence augmente et s'étend désormais à l'ensemble du territoire mexicain. La sécurité est l'objectif prioritaire du gouvernement. Le Président Calderon a tenté de nombreuses réformes qui n'ont pu aboutir faute de soutien parlementaire.

Le président Calderon vient de réaffirmer qu'il s'engageait avant la fin de son mandat, à rétablir l'ordre et la sécurité dans le pays.

 

Histoire:

 

- 300 av.JC à 700 ap. JC : c'est l'âge des civilisations "classiques" (Teotihuacan, El Tajin, les Zapothèques, et les Mayas, qui connaissent une fin brutale vers l'an 1000. (voir mon texte sur la civilisation maya)

- Au 10ème siècle les Toltèques s'installent au Yucatan, puis les Aztèques au 14ème siècle dans la vallée de Mexico.

- En 1517 Francisco Hernández de Córdoba conquistador espagnol, envoyé en expédition par le gouverneur de Cuba, découvrit le Yucatan et la civilisation Maya. Il meurt la même année.

- En 1519, qu'Hernando Cortés, autre conquistador espagnol, particulièrement ambitieux et cruel, débarque pour le compte de Charles Quint, roi de Castille, dans le golfe du Mexique, et atteint l'ancienne Mexico (Tenochtitlan) qui tombe aux mains des espagnols 2 ans plus tard.

C'est l'acte fondateur de la "Nouvelle Espagne", la conquête de l'empire Aztèque et le début de la colonisation espagnole dans toutes les Amériques, au 16ème siècle.

En 1598 pour les espagnols sont implantés sur tout le territoire mexicain. Leur colonisation a été lente, cruelle et difficile.

Le début aussi des guerres d'indépendance (menées par Miguel Hidalgo qui sera fusillé en 1811). Le traité de Cordoba consacre l'indépendance du Mexique en 1821. Le Yucatan se rattache définitivement au Mexique en 1848

La Constitution fut promulguée en 1917.

Ensuite l'histoire du pays est une succession de conflits avec les Etats-Unis, de conflits religieux et ethniques (soulèvements des indiens zapatistes du Chiapas menés par Marcos en 94 et 2006), de révoltes d'étudiants (en 1968), de guerres des cartels de la drogue (toujours d'actualité surtout dans le nord avec la tuerie de Monterey notamment), de crime organisé, de désastres écologiques (incendies, un terrible tremblement de terre à Mexico en 1985, l'ouragan Mitch en 1998…des cyclones et inondations - j'espère que la tempête tropicale actuellement en cours dans le Yucatan sera terminée lorsque j'arriverai en décembre !-) … et aussi de nombreux projets de réformes

 

Géographie du Yucatan :

 

La péninsule du Yucatan mesure environ 300 km de long sur 250 de large (grande comme un quart de la France) fait face à Cuba et à la Floride. Elle ferme le golfe du Mexique. Elle regroupe les Etats du Yucatan, du Quintana Roo et une partie de l'Etat de Campeche.

La région est un vaste plateau calcaire très plat (hauteur maximum 200m), avec très peu de rivières (quelques rivières souterraines). Le climat est tropical avec des pluies de juin à octobre

C'est la région la plus touristique du pays, en particulier la côte Caraïbe. Mais le Yucatan possède de nombreux sites archéologiques Mayas (Uxmal - Chichen Itza), des réserves naturelles avec une biodiversité encore préservée (très importante pour les Mayas), et bien des endroits hors des entiers battus qui gardent une âme mexicaine authentique comme les anciennes haciendas rénovées.

 

La population :

Autant pour le Mexique, que pour le Guatemala et l'Equateur, il convient d'être très prudent tant en ce qui concerne les appellations des populations que les chiffres, tant ceux-ci varient en fonction des sources…Difficile de savoir la vérité, c'est un véritable embroglio linguistique selon les analyses et interprétations de chacun!

Donc pour faire simple, je ferai toujours les mêmes distinctions, à savoir :

- Les métis : (ou "ladinos" ou "latinos" ou "criollos" ou "chicanos" ce dernier terme étant très péjoratif) plus couramment appelés "latinos" terme qui se réfère à la région d'origine : L'Amérique latine. Un métis "latino" est donc une personne métissée, de langue ou de culture espagnole ou européenne.

Les métis se décomposent eux-mêmes en 3 groupes principaux : les mestizos (métis d'indiens et de blancs), les mulatos (mulâtre en français - métis de blancs et de noirs) et les zambos (métis de noirs et d'indiens)

(NB : un métis n'est pas forcément issu de l'union d'un blanc et d'un noir. Un métis est issu de l'union de deux personnes de couleurs différentes tout simplement. Ce peut très bien être papa indien, maman chinoise. Alors que le mulâtre, est forcément né de l'union d'un blanc et d'un noir.)

- les indiens : (ou "indigènes" ou "aborigènes" ou "natifs" ou "autochtones") sont les descendants directs des habitants présent dans le pays avant l'arrivée des colonisateurs, en l'occurrence essentiellement les espagnols.

- les noirs

- les blancs

Mais cette répartition est elle aussi, à mon avis, sujette à caution car le "métis" a souvent pour critère de race, alors que "l'indien" a plutôt pour critère une origine géographique … bref, tout ça est bien compliqué et je m'en tiendrai là car c'est la répartition que j'ai le plus souvent trouvée dans tous les documents consultés.

Le Mexique a donc une population estimée à 110 millions d'habitants (presque 2 fois celle de la France) dont :

- 65% de métis (mestizos : mélange d'indiens et d'européens)

-10 à 20% d'indiens selon les sources (environ 12 millions)

- et le reste de blancs (descendants des Espagnols) et de noirs descendants d'esclaves africains

 

Voici quelques communautés ou groupes d'indiens présents au Mexique. Ils se repartissent de la façon suivante :

- dans la Sierra occidentale : Tarahumaras, Coras et Huicholes,

- sur la cordillère volcanique : Tarasques du Michoacan, Oromis de la région de Mexico et Nahuas de Taxco,

- autour du golfe : Totonaques près de Véracruz, Huastèques et Chontales dans le Tabasco,

- dans la Sierra et la vallée de Oaxaca : Mixtèques et Zapotèques,

- dans le sud du pays, les Mayas : Chols, Lacandons, Tzotzils et Tzeltals au Chiapas et Yucatèques dans le Yucatan.

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Les chiffres varient beaucoup selon les sources, car il n'existe pas de véritable recensement des populations indigènes : selon la CNPM ( commission nationale pour le développement des peuples autochtones), le nombre d'indiens est estimé à plus de 14 millions soit 10 à 15% ou 20% de la population, dont 5% soit plus de 5 millions environ, vivent encore en autarcie, avec toutes les caractéristiques de ce genre de population : faible niveau d'éducation (25% d'analphabètes et seulement 28% des 15/24 ans poursuivent leurs études au-delà du collège), d'accès à la santé, de revenu et d'alimentation.

 

Selon le CONEVAL (Conseil national à la Politique de Développement Social) 75% de la population indigène vit dans un état de pauvreté multidimensionnel, c'est-à-dire n'a pas les moyens de subvenir à ses besoins les plus essentiels et sa situation est marginalisée.

Les Indiens du Mexique parlent 68 langues autochtones réparties en plus de 11 familles linguistiques.

Les 2 langues indigènes les plus parlées sont le nahuati dans le centre et le maya (ou yucatèque) dans le yucatan.

En mars 2010, a eu lieu dans le Yucatan, le 3ème pré-congrès des peuples autochtones sur les zones protégées et les droits territoriaux, lequel a abouti à la "Déclaration de Yucatan" dans laquelle les indiens demandent notamment la conservation de leur terres et territoires, ainsi que leur accord préalable pour toute mesure ou projet concernant ces zones.

Il existe de nombreuses associations ou fondations dont le but est de promouvoir le développement des communautés indigènes (par exemple la fondation "Haciendas del mundo Maya" dans le Yucatan …)

Mme GABRIELA GARDUZA (Mexique - représentante de "l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones") a indiqué que la Constitution mexicaine consacre les droits au développement et au respect de l’identité culturelle des autochtones. Il reste cependant à harmoniser les lois fédérales et locales, a-t-elle dit. Elle a expliqué que le Conseil consultatif de la Commission nationale pour le développement des peuples autochtones, qui comprend des représentants de 62 peuples, analyse, discute et formule des propositions concrètes sur les politiques et mesures prises par le Gouvernement dans ce domaine, comme le Programme de développement des peuples autochtones 2009-2012. En ce qui concerne l’identité culturelle, le Gouvernement poursuit notamment les objectifs de développement humain durable et de renforcement du dialogue entre les cultures et les traditions. Il œuvre aussi pour que les autochtones établissent leurs propres modèles de développement, a ajouté la représentante. (Source de cet article : www.gitpa.org - Groupe international de travail pour les peuples autochtones)

 

- PIB par habitant : environ 9243 dollars par an : 61ème rang (France 40591 - FMI 2010)

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Les premiers habitants des Amériques arrivent probablement par le détroit de Béring vers

50 000 avant JC

Les civilisations précolombiennes (avant Christophe Colomb) sont les civilisations de Méso-Amérique et d'Amérique du sud.

On appelle Méso-Amérique l'aire culturelle de l'Amérique précolombienne occupée par des ethnies qui partageaient de nombreux traits culturels, avant la colonisation espagnole au 16ème siècle. D'un point de vue géographique, elle s'étend du nord du Mexique au Costa Rica.

La civilisation Méso-Américaine comprenait (notamment), des plus anciens au plus récents: les Olmèques, civilisation mère sur les bords du golfe de Campêche : -1200 à -400

les Zapotèques , leurs successeurs

les Mayas : -1600 à + 900,

les Toltèques venus du nord: 1000 à 1150

les Mixtèques,

les Astèques,

les Totonaques qui se sont alliés aux espagnols.

Celle d'Amérique du sud : les Incas, les Moches, les Chibchas, les Canaris.

  

 

Parmi les civilisations de la Méso-Amérique, celle du peuple MAYA, aujourd'hui disparue, est la mieux connue bien que son origine soit encore source de désaccord entre savants. Originaire du Yucatan aux environ de l'an 1600 av. J-C, elle a atteint son apogée autour des années 250 à 650 ap. J-C (période dite "classique").

L'aire Maya couvre la partie orientale de la Méso-Amérique, à savoir le sud-est du Mexique (Yucatan et Chiapas), le Guatemala, le Belize, le Honduras et El Salvador. Ce territoire fait 324 000 km2 (60% de la superficie de la France), partagé entre Basses Terres du nord et du sud (jusqu'à 1000m) et Hautes Terres (Altiplano, de 1000 à 2000m). Les descendants des Mayas continuent d'occuper les territoires de leurs ancêtres, pour une population estimée aujourd'hui à 20 millions d'individus, dont 6 millions de personnes qui parlent l'une des 28 langues mayas réparties en 9 grandes familles linguistiques, parmi lesquelles le quiché, le kakchiquel, le mam et le kekchi.

Les Mayas se répartissaient en plusieurs Cités-Etats indépendants (notamment les "indiens" terme signifiant "natif de sa terre", Quichés et Cakchiquels) gouvernés chacun par leur propre hiérarchie régnant sur un territoire de taille variable : le chef religieux, Halah Uinic, c'est-à-dire "l'homme véritable" qui est à la fois responsable religieux, roi et juge, puis les prêtres, les nobles et les guerriers, les artisans et les marchands, les paysans, les esclaves.

La noblesse et le clergé vivaient au cœur de la cité édifiée autour des centres cérémoniels, le peuple dans les environs pour défricher les terres et cultiver le maïs, les haricots, le coton, le cacao …

Le toit des maisons, construites en pierre, en brique, en bois, était recouvert de palmiers. Les femmes, levées dès 3/4 h du matin, travaillaient à la maison, les hommes aux champs.

La société était exclusivement agricole, les Mayas ne connaissaient pas le fer donc n'utilisaient aucun outil en métal mais savaient tisser, faire de la poterie, et faire des routes pour le commerce

La monnaie était la graine de cacao.

 

Les caractéristiques de la civilisation maya : les calendriers

 

S'inspirant des découvertes de leurs prédécesseurs, (les Olmèques 1200 à 500 av. J-C), les Mayas ont maîtrisé l'astronomie (science de l'observation des astres), étaient très portés sur l'astrologie (croyance selon lesquelles les planètes apportent des informations qui permettent d'analyser et de prédire les évènements - les signes du zodiaque) et la cosmologie religieuse (selon laquelle l'étude des textes religieux fondamentaux permet de dire que l'Univers est le fruit de la création divine).

Les Mayas avaient mis au point pour leur propre fonctionnement deux calendriers. Le temps était calculé en combinant un calendrier solaire agricole de 365 jours basé sur le soleil (le Haab), et un calendrier rituel sacré de 260 jours (le Tzolkin, un système de divination 13 par 20) :

 

1) Le Calendrier sacré = TZOLKIN = "Compte court" : 260 jours

 

L'année cérémonielle des Mayas se composait de13 périodes de 20 jours et comptait donc 260 jours.

Les 20 jours étaient associés à 20 glyphes différents et étaient mis en relation avec des divinités, des animaux ou des objets sacrés. Le cycle de 20 jours peut se comprendre aisément dans une numérotation vigésimale (système de numérotation ayant une base 20), en revanche l'utilisation d'une base 13 pour les périodes reste un mystère.

Ces 20 jours de base étaient cycliquement affectés d'un signe numératif se lisant de bas en haut : une barre pour 5, un point pour 1.

 

Comment étaient associés les jours et les numéros ? En déroulant les jours du calendrier et en leur affectant un nouveau numéro. Lorsqu'on arrivait au numéro 13, on enchaînait à nouveau par le numéro 1. Au bout de 260 jours, le cycle était bouclé. (20 X 13 = 260 jours)

La façon la plus imagée pour se représenter ce déroulement est d'imaginer deux roues d'engrenage qui tournent ensemble.

 

les inframondes 003

 

 

 

Le calendrier sacré avait trois utilisations principales :

 

- Cérémonies et rituels communautaires et individuels,

- Pour deviner les réponses aux questions spécifiques (comme notre astrologie horaire)

- Pour pronostiquer le destin d'un individu (comme notre astrologie natale), ainsi que le moment exacte pour les semences et la récolte, les sacrifices, et la conquête d'une peuplade rivale

 

Au début, les Mayas ont d'abord vénéré les grandes forces de l'Univers: le soleil, la lune, l'eau, la terre. Après les dieux se sont multipliés et étaient très nombreux. Ils étaient associés à chaque élément de la nature : CHAC présidait à la pluie et au vent, AH MUN "seigneur des forêts" était le dieu du maïs et de l'agriculture, KUKULCAN "le serpent à plume" dieu des vents et ouragans, de la lumière et de la vie, ITZAMNA qui signifie "roi", est la divinité suprême du panthéon maya, le créateur de l'univers.

 

2) Le calendrier agraire ou civil = HAAB = "Année vague" : 365 jours

 

Le calendrier solaire de 365 jours se décomposait en 18 mois de 20 jours, auxquels on ajoutait une période très courte de cinq jours (18 x 20 + 5 = 365 jours).

A ces 2 calendriers il faut ajouter 2 "comptes" pour le calcul du temps linéaire:

 

3) LE COMPTE CALENDAIRE :

 

Les deux cycles commençaient en même temps : la "roue calendaire" combine les calendriers Tzolkin et Haab. Une "date de la roue" comporte toujours 4 éléments : 2 du calendrier sacré et 2 du calendrier agraire. Chaque jour elle donne une date qui ne se reproduit que tous les 52 ans (années vagues) ! C'est ce qu'on appelle le "compte calendaire"

La roue calendaire ne donne que le jour et le mois sans spécifier l'année.

Il fallait combler cette lacune :

 

4) Le "COMPTE LONG" ou "choltun" :

 

Pour situer les événements dans le passé, il était nécessaire de partir d’une date initiale, un système linéaire, comme nous le faisons en prenant comme référence la naissance du Christ.

Les Mayas avaient calculé une date d’origine qui correspond au 13 août 3114 avant notre ère. Il s’agit là d’une convention (ou de la date de création du monde?), qui permet d’inaugurer le compte long des treize baktuns, de 144 000 jours chacun.

 

En travaillant à décoder le sens du temps et de ses cycles, les Mayas ont inventé ce qui pourrait être le système de calcul mathématique le plus sophistiqué de l'histoire de la culture humaine, mise à jour par l'étude des "codex" (livres dont 4 seulement sont parvenus jusqu'à nous!) et des blocs glyphiques composés de divers signes ou "glyphes" trouvés sur les pierres.

Certains signes expriment des concepts, d'autres traduisent des syllabes.

.

Tous les rituels mayas étaient dictés par ce calendrier des cycles sacrés de création et de destruction : des cycles de 5125 ans : le cycle actuel aurait donc commencé en 3114 av JC et devrait prendre fin en 2011. Le 21 décembre 2011, le cycle long s’achèvera, ce qui coïncidera avec le solstice d’hiver. C’est alors que, selon les prophéties, l’ère maya prendra fin.

Ce qui donne la pyramide suivante :

 

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Sur le dessin de la pyramide, on peut voir comment les 9 cycles d'évolution de l'univers, ou Inframondes, s'empilent en s'imbriquant les uns aux autres.

En remontant la pyramide le temps s'accélère. Nous évoluons de plus en plus vite. A droite l'accélération du temps : chaque inframonde qui porte un nom (à gauche), est 20 fois plus court que le précédent, et divisé en 13 phases de croissance. Les Inframondes fonctionnent en même temps de sorte que l'accélération de l'évolution est exponentielle. Par exemple les changements évolutifs pendant l'inframonde planétaire sont 20 fois plus rapides que ceux qui eurent lieu durant l'inframonde national. Ce dernier porte aussi le nom de "Compte long" ou "Grande année".

 

Le compte long est le cycle des 5125 années nécessaires pour révéler le Dessein du Créateur dans l'évolution des êtres humains et de la planète. Il est basé sur les "tuns" de 360 jours qui font référence aux forces divines et non pas aux cycles astronomiques lesquels sont en relation avec l'année solaire de 365 jours. Ils sont multipliés par une puissance de 20. Le compte long de 5125 années est divisé en 13 cycles d'environ 394 ans appelés baktuns. Chaque baktun est divisé en 20 cycles appelés katuns. Chaque katuns est composé de 20 tuns de 360 jours. Puisque l'unité de base, le tun, comporte 360 jours, le temps recule petit à petit de 5 jours par année solaire, ce qui nous éloigne du temps linéaire. Le Compte long est ainsi constitué de multiples de 13 et de 20.

 

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Nous sommes aujourd'hui toujours dans le "Compte long"", au milieu du 8ème Inframonde (galactique) qui a commencé en 1999 et ne durera que 12,8 années, pour finir donc le 21 décembre 2011 (d'autres disent 2012), jour du solstice d'hiver, et jour où le soleil se lèvera pour se joindre à l'intersection de la Voie lactée et du plan écliptique.

 

Cette date marquerait selon les adeptes de la théorie, soit la fin apocalyptique du monde (fantasme ésotérique?), soit plus rationnellement un changement dans la conscience mondiale et le début d'un nouvel âge. Il est vrai que la menace qui pèse sur notre planète est lourde. Les Mayas ne nous n'auraient-ils pas légué depuis les fonds des temps, un appel à une prise de conscience collective des mesures urgentes d'application quotidienne à prendre pour chacun de nous, chacun de nos acteurs économiques, financiers, politiques, sociaux ?

 

Alors, la fin d'UN monde ? Peut-être ce que les écologistes de chez nous qualifient aujourd'hui du "jour de dépassement de la terre" … J'y serai …affaire à suivre

 

 Les prêtres astronomes cherchaient des signes dans les cieux, et pour observer les mouvements complexes du soleil ils avaient construit des observatoires et des gnomons (cadrans solaires) pour mesurer les ombres. Les temples et les Palais étaient alignés sur le soleil et les étoiles. Ils croyaient en un voyage après la mort dans un inframonde, un monde souterrain. Les sacrifices humains étaient nombreux : le sang devait couler pour calmer les dieux. Ils utilisaient le calendrier sacré.

 

- Le ciel et le monde souterrain étaient plats, le nombre des divinités incalculable. Les plus connus : le dieu du feu, le dieu de la pluie ou le serpent à plumes … et la culture d'El Tajin : le fameux jeu de balle.

 

- Les Mayas ont aussi inventé le zéro, l'écriture hiéroglyphique (caractères représentant des objets divers), une architecture importante (temples-pyramides, souvent à 9 étages comme les 9 Inframondes), palais, observatoires, réservoirs souterrains d'eau de pluie : les cenotes…).

Ils étaient de grands bâtisseurs, mais seuls les temples en maçonnerie de pierre ont résisté au temps. Ces temples n'étaient que de faibles dimensions. Il y avait 4 grandes villes : Chichen Itza, Tikal, Bonampak, et Palenque.

 

Ci-dessous le temple pyramide à degrés de Chichen Itza au Mexique (Yucatan).

 

Chichen-Itza-01a

 

- L'écriture hiéroglyphique, qui ne pouvait être déchiffrée que par les sacerdotes et l'élite gouvernante, était consignée dans des "codex" dont il ne reste que 4 dans le monde (aucun au Guatemala) : le codex de Dresde, le codex de Paris, le codex de Madrid et le codex Grolier.

 

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Sur le glyphe ci-dessus (codex de Dresde) on voit comment sont associés des dates (colonne de gauche : à chaque jour est associé un glyphe), des chiffres (les barres et les points), des personnages accompagnés chacun de 4 blocs glyphiques. Le tout figure une offrande à la divinité pour une bonne vie.

 

Vers le 9ème siècle la région commence à souffrir d'une sécheresse prolongée d'autant plus que le sol de la région, située en milieu tropical, est karstique donc perméable à l'eau. La nourriture se fait plus rare.

 

Les Cités-états et les seigneurs de guerre, se livrent à des combats impitoyables : on oublie l'astronomie au bénéfice de l'art de la guerre.

L'une de ces guerres fut conduite par une femme ce qui est exceptionnel : la reine de Naachtun (ruines situées entre Tikal et Calakmul), celle que l'on appelle "la Dame du sixième ciel", ambitieuse et cruelle. Elle contribua beaucoup à l'effondrement de la fragile civilisation et au déclin de l'empire.

 

Les Mayas du sud abandonnèrent leurs villes les premiers, et ceux du nord s'intègrent à la société Toltèque vers 1200 ap.JC : c'est alors le début d'une nouvelle culture mixte où l'usage du fer apparaît mais où les guerres s'amplifient sous les révoltes des Mayas. Elles aboutissent à la chute de Chichen Itza puis de Mayapan en 1441.

 

Toutes les cités mayas furent détruites même si certains centres "périphériques" perdurèrent : ainsi les mayas du Yucatan opposèrent une résistance farouche jusqu'en 1546. Le dernier royaume maya, celui de Tayasal ne fut détruit qu'en 1697.

Après deux siècles de guerres incessantes et cruelles, la civilisation maya a disparu

Aujourd'hui on évalue à 3 millions le nombre de descendants directs des mayas, qui conservent leurs langues et traditions anciennes. Pour eux, la croyance en l'influence du cosmos sur l'existence humaine et la nécessité de rendre hommage aux dieux par des rites, continuent de s'exprimer dans une foi hybride : chrétienne et maya.

 

 

(Sources : essentiellement le livre de Barbara Hand Glow : "Le code Maya" Collection Aventure Secrète - "Le monde Maya" encyclopédie du voyage Gallimard, et "Le Guatemala" de Jac Forton dans la collection "Les guides : Peuples du monde")

Martine 

septembre 2011.

 

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Comme le dit Sara Roumette dans son excellent livre « Cuba » paru aux éditions de La Découverte, Cuba est en quelque sorte un pays « schizophrène ».

 

J'ai pu en effet constater qu'ici la vie est double, tout est duplicité, contradiction :

- entre l'idéal affiché partout par la propagande omniprésente (panneaux dans les rues et sur les routes, télévision, journaux …qui vantent un pays où la solidarité, l'abondance, le bonheur règnent en maîtres) et la réalité du quotidien (information inexistante, pauvreté , population à bout de souffle et affamée)

- entre les règles morales revendiquées et l'absence de morale au quotidien (vols, débrouille, contournements des lois, prostitution)

- double monnaie, économie parallèle

- signes d'ouvertures qui sont en réalité de la poudre aux yeux car le seul objectif est de faire rapporter de l'argent à l'Etat (ex : les petites boutiques, les chambres d'hôtes, l'achat de voitures et les échangent internationaux)

- entre un passé mythique et un avenir annoncé radieux ...

- entre l'obligation de se taire et l'exubérance spontanément bavarde des cubains qui font face grâce à la musique, la danse et les blagues, leurs soupapes de survie..

 

Bref, un pays où la « période spéciale » n'en finit d'être très spéciale et n'en finit pas de finir... je ne m'attendais pas à cela, pas à ce point.

 

Il est difficile de porter un jugement tout à fait objectif sur le régime cubain : rien n'est jamais tout noir ou tout blanc… Il est certain que les Etats-Unis en s'acharnant à couper l'économie cubaine du reste du monde, à l'isoler, n'ont pas aidé à la démocratisation du pays.

 

Je crois que personne n'est capable de dire aujourd'hui comment tout cela va finir... il faut attendre, encore attendre.

 

Un chose est sûre, Cuba est en faillite, la grande majorité de la population est sans travail et affamée.  C'est triste à voir.

 

Le mieux c'est peut-être de terminer par une de  leurs blagues préférées :

 - « Aujourd'hui je vais aller faire mes courses à la télévision !»

et une illustration de leur sens de l'humour :

quand je demande s'il est permis de fumer une cigarette dans le patio de l'hôtel, un serveur me répond :

- "mais bien sûr voyons, Madame, vous ne savez donc pas qu'à Cuba, tout est permis ?" 

 

Ceci dit, je voudrais dire que mon voyage à Cuba fut d'un exceptionnel intérêt et toujours surprenant : culture, histoire, musique, danse, hôtels coloniaux au charme fou, guides de très grande qualité. 

 

Merci  à tous les cubains qui m'ont accueillie avec tant de gentillesse.

 

Aller pour finir je vais vous livrer un secret : après mon passage à Cuba, ils ont été tellement contents de tous les compliments que je leur ai fait sur mon blog, que je je suis désormais célèbre et on peut voir mon portrait affiché  dans les rues avec mon grand copain !!

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                                            HASTA LA VICTORIA ! 

 

 

panneau

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Ce matin je vais au marché local de Trinidad : celui où se rendent les cubains quand leur carnet d'alimentation est épuisé. La rue qui y conduit est bordée d'immeubles collectifs dans un état de décrépitude incroyable … sur la place du marché les stands sont rares et presque vides : on y trouve des patates douces, des haricots, des goyaves, des papayes, des oranges moches comme tout (à cause de l'épuisement des sols et du manque d'eau ) des morceaux de cochon, de l'ail, des oignons … c'est à peu près tout. Ce qui ne les empêche pas de faire les clowns, toujours .... 

 

 

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 Les vendeurs viennent au marché en cariole. 

 Des fruits que j'ai découvert là bas : des bananes plantain et des chirimoyas (on ouvre et on mange la pulpe)    

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Je voulais voir la mer des Caraïbes (à 15 km) avant de partir : j'ai trouvé un vieux taxi « au noir » (plaque d'immatriculation jaune, pas de mention taxi, pas de compteur) conduit par un monsieur de 75 ans qui s'est proposé de m'y emmener pour 10 cuc A/R. La voiture datant de 1940 était déglinguée de partout, j'ai dû monter devant car les portes arrières n'ouvraient pas ! Il devait être un peu sourd car il a mis la musique à fond. Bref, 20 minutes plus tard nous sommes arrivés à bon port au bord d'une mer bleue turquoise. J'ai marché les pieds dans l'eau très chaude. Après une dégustation de sandwich dans un bar de plage, j'ai retrouvé mon « chauffeur » qui m'attendait et nous sommes repartis vers Trinidad, sans problème. Il était très content et moi aussi !

 

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A la « Casa » toute la famille s'est réunie dans le patio et nous avons commencé une longue conversation sur la situation à Cuba. Les grands parents m'ont raconté leur vie, comment, avant la révolution ils étaient propriétaires de 2 haciendas à la campagne, et comment Fidel leur a TOUT confisqué en faisant une liste détaillée de tout ce qu'il leur prenait. Ils se sont retrouvés sans rien, sauf cette maison qui leur est « prêtée » par l'Etat et qu'ils rénovent et entretiennent depuis 1960. Leur seule ressource aujourd'hui pour eux et toute la famille est cette chambre d'hôte. Le grand père en parlant s'est mis dans une colère incroyable, racontant qu'ils ne pouvait rien faire d'autre car tout est interdit, qu'ils n'ont aucune information, aucune liberté.

 

Là, c'est un autre grand père, assis sur le trottoir, près de l'entrée de la porte de sa maison, dans la rue qui mène au marché : 

 

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  Et les petits vendeurs de rue, quand ils ont une autorisation :

 

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tandis qu'un monsieur repeint sa maison (toutes les fenêtres sont grillagées comme celle-ci), et qu'un autre, handicapé (il y en a beaucoup ) se risque sur le pas de sa porte :

 

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Les cubains sont – un peu - au courant de ce qui se passe dans le reste du monde, mais sur Cuba, rien. Ils m'ont dit être persuadés qu'après la disparition de Fidel et Raoul,rien ne changera, car la junte qui les entoure ne vaut pas mieux et ça va continuer comme ça.

 

Comme je leur faisais remarquer que tout le monde me disait la même chose et que je ne comprenais pas pourquoi, dans ces conditions, ils ne se « révoltaient pas » pour essayer de faire changer les choses, ils m'ont dit que c'était impossible : tous ceux qui essayaient de protester, se font tuer, assassiner, ou emprisonner à vie. Ils m'ont confirmé aussi l'existence du marché noir à tout va, et même par exemple en ce qui concerne les médicaments : lui est asthmatique et doit acheter son pulvérisateur au marché noir dans la rue 10 fois plus cher car il n'y a plus de médicaments dans les hôpitaux. C'est vrai que j'ai souvent été surprise de voir, dans un pays réputé pour son bon niveau de médecine et de soins, autant de handicapés  et de gens qui s'échangent des pilules dans la rue. Ils m'ont affirmé que la réputation de Cuba en ce qui concerne la médecine est fausse. Il n'y a qu'un seul très bon hôpital à Cuba, c'est l'hôpital international ( celui où Hugo Chavez se fait soigner), mais là il faut payer et les cubains ne peuvent pas y aller. Bref, l'idée que l'on se fait sur la médecine à Cuba serait à revoir. Tous les médecins, qui veulent partent à l'étranger (Amérique latine essentiellement) où ils sont mieux payés, rapportent surtout beaucoup d'argent à Cuba du fait des taxes que les pays d'accueil doivent verser à l'Etat cubain. D'ailleurs leur fille de 15 ans m'a dit qu'elle voulait faire des études de médecine, "pour partir" . 

 

Voilà, il est 18h et il fait nuit noire, demain départ tôt pour un retour à La Havane.

  

Sur la route du retour il m'est arrivé une petite aventure :

le taxi devait venir me prendre à la Casa, et puis coup de téléphone : c'était à moi de me rendre au grand hôtel de la place centrale où on m'attendait … c'est donc le papy qui a traîné ma valise sur les pavés des rues... je me suis dit que, s'il  tenait le coup ainsi que la valise, j'aurais de la chance ! Bref, on est arrivé au fameux hôtel « Trinidad Star » , où dans le hall, un grand gars, noir, très bien fringué et cravaté, pantalon noir et chemise blanche  m'attendait : j'ai halluciné : Obama !! … mais non, hélas : ce n'était que son sosie... !

J'ai embarqué dans sa très belle et grosse voiture blanche, vitres teintées, clim, et tout et tout … de quoi se prendre pour la vraie "Princesse de Cuba" conduite par Obama en personne ! D'ailleurs le Obama en question s'est révélé être un véritable « charlatan » qui n'a pas arrêté une seconde de jacasser très fort avec son coéquipier … je me suis dit que ça devait être un sacré numéro ce gars !

Deux heures plus tard, sur la route, le voilà qui freine brusquement, se gare sur le bas côté et fait marche arrière … pour parlementer avec un autre taxi stationné de l'autre côté , de la même compagnie  que la sienne (Cubataxi, la compagnie nationale),  et qui allait donc vers  Trinidad …

et voilà qu'on nous fait changer de véhicule : des anglais, qui semblent aussi ébahis que moi, montent avec Obama, et moi, je suis priée de m'installer dans l'autre ! Tout ça sans explication … hop ! Ils font tous les deux demi-tour, et me voici donc repartie direction La Havane avec mon deuxième chauffeur ! Je perds au change car ce taxi-là est vétuste, et le nouveau chauffeur est loin de ressembler à Obama !!

Il s'arrête à un bar où il n'hésite pas à se prendre une petite bière, et nous poursuivons la route … à 140 à l'heure! Vu l'état de la chaussée et les mauvaises suspensions, j'étais broyée et morte de trouille... Au bout d'une heure, je finis par lui demander timidement s'il n'y aurait pas, par hasard, une limitation de vitesse sur l'autoroute à Cuba : « si » me répond-t-il, 90 !... il baisse alors la vitesse, mais 10 minutes plus tard, l'habitude avait repris ses droits : 140 jusqu'à La Havane où nous sommes finalement arrivés avec 2 heures d'avance sur l'horaire prévue au départ !!

J'ai fini par comprendre : Obama habite Trinidad et l'autre La Havane … donc ils ont changé en cours de route, histoire 1°) de gagner quelques heures de repos « à la maison » et 2°) de faire la moitié d'économie d'essence … qui passera forcément dans leur poche (ou dans leur bidon perso.) ! Et voilà l'affaire est dans le sac !

Cette histoire est un bon exemple du système de « débrouille généralisée » à Cuba.

  

Pour me détendre, j'ai quitté mon hôtel pour aller dîner à l'hôtel O'Farril où on m'a accueillie à bras ouverts, et où mes chanteurs préférés m'ont fait le plaisir d'une petite chansonnette  .

 

Car je suis pour les 2 dernières nuits à l'hôtel « Los Frailes » ce qui signifie « les religieux », situé près de l'église Saint François d'Assise. Mais j'aime beaucoup moins et pour ceux qui voudraient venir ici je conseille plutôt le premier.

 

Enfin pour ma dernière journée à La Havane, j'ai voulu changer de quartier et aller voir (à pied 15km eh oui ! ) « Centro Habana ». Pendant 5 heures j'ai parcouru ce quartier très populaire dans tous les sens, en longeant le Malecon à l'aller. Là il n'y a pratiquement aucun touriste. On est en contact direct avec la vie quotidienne des cubains, de leurs immeubles délabrés, des boutiques vides (il est affiché que les libretos sont épuisés jusqu'à nouvel ordre !), des queues interminables devant les 2 mini « super- marchés » que j'ai vus ...et où je n'ai pas pu rentrer car j'avais... un sac à dos. Des personnes de tous âges assises désoeuvrées partout sur les trottoirs...

 

J'ai rencontré un monsieur adorable qui m'a emmenée dans une communauté culturelle fondée par le plus célèbre peintre de peinture « murale » de Cuba (Alberto Gonzalès que j'ai salué d'ailleurs car il était là).

 

 

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Voilà en vrac : le Malecon et les immeubles qui le bordent, une rue, un atelier de cordonnerie, les gens qui font les poubelles, l'avis de suspension des carnets d'alimentation,  une entrée de maison dans la rue Obispo,  une file d'attente devant le "super-market" ...  et j'en passe!

 

Demain réveil à 3h du matin direction l'aéroport pour Cancun au Mexique.

                                                                   

Merci Cuba. Une grand expérience ... mais trop courte ... moi aussi je reviendrai  !

 

                                    1 institut polytechnique (29)

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Trinidad est la plus jolie ville que j'ai vue jusqu'à présent : classée au Patrimoine Mondial de l'Humanité en 1988, elle le mérite vraiment le détour !

Bourgade paisible de 45 000 ha. bordée au nord par la Sierra del Escambray (ci dessous), un des refuges des révolutionnaires, elle a un charme fou.

 

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Troisième colonie espagnole elle est aujourd'hui comme figée dans le temps : fin 18ème début 19ème, elle fut très riche grâce à son sucre et ses 6 000 esclaves sur une population totale alors de 9000 habitants. C'est à cette époque que quelques très riches familles espagnoles et autres, qui se faisaient concurrence, construisirent des maisons toutes plus belles les unes que les autres, avec de larges patios intérieurs. On retrouve tout ce passé dans le « Musée Romantico ». Magnifiques vestiges du mobilier et objets d'époque, de tous les pays passés par ici.

Puis la ville s'est endormie pendant plus d'un siècle pour revivre grâce au tourisme.

Aujourd'hui, visiter Trinidad, c'est comme faire un bond de plusieurs siècles en arrière à travers les rues et les places de ce joyau colonial, des maisons sans étage avec des toits de bois en pente, aux douces couleurs pastel, roses, bleues, vertes, jaunes, dont les fenêtres sont protégées par des barreaux en "bois roulé" ou plus tard en fer forgé, avec ses chevaux, ses "bici-taxi", ses vendeurs de rues, son artisanat très diversifié, beaucoup d'ateliers de peinture, et bien sûr la danse, le chant, la musique … et tout ce qui fait le charme et l'authenticité de celle que l'on qualifie ici de « plus belle ville du pays »... rien que ça ! :)

 Voici ma rue, et la "Palza Mayor" :

 

 

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Je suis logée pour 3 jours dans une famille : la "casa particular" de la famille Toledo, la Casa Lorente, rue Lino Perez, (25 cuc la nuit) une jolie maison coloniale avec une superbe entrée, un patio verdoyant et une seule chambre d'hôte, la mienne. La maison abrite 3 générations . Il y a Lazaro et Yamillé les parents, Antonio le grand père, la grand mère, et les 2 filles de 15 et 17 ans dont l'une doit partir bientôt pour faire son « service à la campagne » comme tous les jeunes.

 

La Casa "Lorente" , l'entrée avec quelques fauteuils récupérés de leur ancien domaine et le patio (ma chambre à gauche) :

 

 

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Les familles qui obtiennent l'autorisation d'ouvrir des chambres d'hôtes doivent reverser à l'état un forfait annuel de 250 cuc.

Le grand père en particulier est vraiment charmant. Quand il m'a vu sortir mon ordinateur portable, il m'a dit que eux, les cubains « de base », n'avaient pas le droit d'aller au centre téléphonique où je me suis rendue hier pour écrire quelques mails rapides. Quand je lui ai demandé pourquoi... il m'a fait le signe de croix sur la bouche.

Ce centre téléphonique, seuls les touristes et les cubains « qui ont une autorisation » peuvent y entrer. D'ailleurs c'est vrai, j'avais remarqué le contrôleur à la porte.

 

J'ai visité Trinidad avec un guide, excellent, comme d'habitude … Nous sommes allés à la Casa Trova (ci dessous) boire une «conchanchara » l'apéritif local, qui se boit à toute heure de la journée : mélange succulent de miel, de citron, d'eau, et d'eau de vie servi très frais avec des glaçons. En sortant j'avais un peu de mal à marcher sur les pavés inégaux de la rue pleine de trous.

casa de la Trova (2)

 

Il m'a expliqué les différents instruments de la musique cubaine (la Changui) : le clave, le maraca, le guiro (ces 3 là à base de calebasse), la contrebajo, les gongoses (petits tambours), la trompeta, la tres (guitare cubaine à 6 cordes regroupées par 2), le cencerro (la sonnaille) … ils ont joué du SON (musique africano-espagnole) qui a donné plus tard la salsa, ainsi que les différentes danses (ou rythmes cubains) dont certaines ont le même nom que la musique : le Son ou Son Montuno, la Rumba plus ancienne dansée autrefois par les esclaves, le Guaganco, la Salsa, le Cha cha cha, et la danse nationale : le Danzon.

 

                                  groupe

 

Nous avons aussi vu un « santero » un prêtre de la Santeria, entre pratiques animistes, rituel africain, catholicisme et spiritisme. Cette pratique se développe de plus en plus à Cuba. Sans doute à cause de la crise, et du besoin de s'évader. Le santero entre parfois en transe. Les prêtres sont toujours habillés de blanc, leurs cérémonies sont ouvertes au public... Leurs divinités sont très nombreuses. A Trinidad, c'est surtout Yémaya, la déesse de la mer qui est vénérée. Elle est noire, habillée de bleu comme la mer. Si j'avais voulu, il aurait pu me prédire mon avenir, mais je n'ai pas voulu, ça aurait pu me porter malheur !

 

 

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Mon guide se plaint lui aussi de la pauvreté, du fait que les gens qui ont fait des études, les médecins, les infirmières, les professeurs sont les plus mal payés de la société cubaine, alors que les métiers tels que les marchands quels qu'ils soient, commerçants, maçons etc... sont plus riches grâce au marché noir. Quand je lui demande ce que signifie exactement « marché noir » dont j'entends parler depuis le début de mon séjour ici, il me répond sans détour : le vol. Tout le monde vole (l'employé, le boulanger, le maçon …) un peu de nourriture, de matériel … Il y en a même qui volent l'essence dans les stations services car l'essence est très chère ici : 1,4 CUC le litre, à peine moins chère qu'en France... , ainsi on vole tout ce qu'on peut, pour le revendre au marché noir et gagner de quoi manger. Et tout le monde le sait. Bref, il est plus intéressant d'exercer un métier « où l'on peut voler »... , ou bien travailler dans le tourisme grâce aux pourboires.

Malgré le charme de cette ville, les problèmes sont les mêmes qu'ailleurs, les gens mendient, les femmes demandent du savon, un T-shirt, un peso...

 

Hier, alors que j'étais attablée dans une pizzeria, j'ai observé une bande de 4 jeunes, dont l'un était manifestement le chef : ils avaient les poches pleines de paquets de billets qu'ils n'arrêtaient pas de compter et de s'échanger les uns les autres. Je n'ai pas compris leur manège... j'en ai parlé au guide qui m'a juste dit qu'il les connaissait.... Preuve supplémentaire que tout se sait mais que le silence est la règle. 

 

J'ai eu la chance d'assister à une distribution dans une "boulangerie d'Etat" (panaderia),  où les gens viennent pour acheter la quantité de pain à laquelle ils ont droit avec leur « libreto » : le camion est arrivé avec des sacs de farine et tout le monde s'est précipité, ça a presque fait une émeute !

 

  001disribution de pain dans une libreta

    

  A côté, des grand-pères jouaient tranquillement aux dominos sur le trottoir : le flegme cubain ... 

  003 dominos

 

Enfin ce soir je suis retournée à la Plaza Mayor où je sais que tous les jours la musique y bat son plein. C'était génial, un groupe de 5 musiciens créoles, cheveux longs et bandanas, ont chanté et joué tout en dansant des chansons du Buena Vista Social Club : superbe ! une ambiance de folie... tout le monde s'est mis à danser dans la rue, même sur les marches d'un escalier  !

 

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Sur le chemin du retour, vers 21 heures - une exception ! -  je suis entrée dans une grande salle  où j'avais aperçu des enfants apprenant à danser...tout le monde danse ici, et comme les portes sont grandes ouvertes à cause de la chaleur, on entre, on discute, on échange, on fait des photos, ça ne dérange personne. A Cuba, d'une façon générale, les gens acceptent très facilement qu'on les photographie.  

 

 

 

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Pour aller à Cienfuegos la route (5h ) est plate, pas de montagnes.

Cienfuegos est une ville de 150 000 ha., fondée par un militaire français début 19ème, puis agrandie par le capitaine général de l'île : « Cienfuegos ». Capitale industrielle de la province du même nom, et jumelée aujourd'hui avec la ville de Saint Nazaire!

Il y a une raffinerie de pétrole (importé du Vénézuela) et une cimenterie. C'est la première fois que je vois des industries ici. C'est aussi un port important, avec des bateaux (décatis), et surtout la ville de José Marti, le grand libérateur, dont la statue se dresse au centre de la jolie place principale.

 

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La ville est harmonieuse, avec de très beaux édifices dont une cathédrale, elle est colorée, agréable et très calme.... et le Che jamais très loin ! 

 

 

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Noël, qui commence à me connaître, m'a emmenée dans le quartier des « HLM », une horreur, mais pas de photos …

Il m'a dit aussi qu'il existait des « casas particulares » pour les cubains exclusivement (même logo que pour les touristes, mais noirs)

 

Il m'a expliqué que Cuba importait pratiquement tout: même le sucre ! Le sable pour le bâtiment, le pétrole, les vêtements, le blé, le coton, la farine, les aliments pour les animaux, les pâtes, la viande, les haricots … bref, aucune autosuffisance. Même les bus (de l'armée) pour touristes, les «Transtur » bleus et blancs, que l'on voit partout, viennent de Chine.

 

A Cienfuegos aussi les gens « mendient », se postent pas loin de l'entrée des hôtels de touristes, et demandent le savon, le shampoing … que l'on retourne chercher dans nos chambres. Leur technique est au point !

 

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Ci-dessus des panneaux "propagande" comme on en voit des tonnes ! Je ne sais pas s'ils reviendront (Volveran), mais en tout cas ils sont toujours là !

 

Comme d'habitude je boycotte les restaurants des hôtels et ce soir je suis allée juste en face le mien, dans un petit local italien où j'ai très bien diner pour 4 CUC.

Demain départ à 8h pour Trinidad.

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Sur la route de Pinar Del Rio, dans la sierra Rosario, on découvre « Las terrazas » au coeur d'un très beau paysage.

 

Cet endroit était exploité par les français au 19ème, pour le café. Il y eut alors beaucoup de déforestation. Dans les années 70, Cuba entreprit la reforestation de cette zone montagneuse par des paysans qui y furent envoyés, contraints. Ils ont été aujourd'hui regroupés dans la « communauté de Las Terrazas » et travaillent au maintien de l'environnement, et l'organisation d'un projet touristique, dont l'hôtel Moka où je loge.

 

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L'attraction essentielle est la rivière et ses « piscines » où l'on peut se baigner quand on ne craint pas trop l'eau froide, mais c'est très joli. En revanche les « barres » en préfabriqué dans lesquelles logent les ouvriers cubains sont assez déprimantes et en très mauvais état comme d'habitude.

 

Noël m'a emmené voir une ancienne "encommienda" où les esclaves faisaient le tabac au 19ème. On y voit encore les « barracones », les anciennes cabanes en pierre, où ils étaient logés, et la roue qu'il faut pousser pour écraser les feuilles de tabac.

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La végétation dans cette endroit est incroyable : des palmiers  "royaux" d'une cinquantaine de mètres de hauteur (j'adore leurs troncs tachés), et des almacicos, arbres au tronc rouge dont l'écorce cuite dans de l'eau est réputée soulager les maux d'estomac.  On trouve ces arbres partout en Amérique latine (mais là, je les découvre).

 

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Sur la route, Noël  m'a confirmé que maintenant les cubains avaient le droit d'acheter, à l'étranger, des voitures « qui marchent », mais pas n'importe qui et n'importe comment : il faut avoir de la famille ou des amis dans le pays depuis un certain temps, la faire acheter par eux, revenir avec la voiture, payer des taxes... donc peu de cubains peuvent se le permettre. Même chose pour l'achat ou la construction d'une maison. De toute façon, aucun cubain ne peut s'acheter une maison, c'est trop cher et trop long, trop de paperasses. Souvent, une famille entière, sur plusieurs générations vit dans une ou deux pièces.

Ci-dessous les bus pour les cubains et les bus pour les touristes (2 Compagnies pour eux : Transtour et Transgovia)

 

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Il pense que rien ne changeait avec Raoul, un homme sans aucun charisme, pas très intelligent , incapable de parler sans son papier, extrêmement autoritaire... et il est très inquiet pour l'avenir de son pays.

 

Pour essayer de m'éloigner un peu des touristes de l'hôtel qui m'agacent de plus en plus car ils restent entre eux sans jamais m'adresser la parole, (mais j'ai l'habitude !) , je suis allée déjeuner ce midi et dîner ce soir (avec ma lampe de poche car il faut nuit noire dès 18h) à la « cafeteria » un petit resto local situé près de la rivière pour 1 CUC ( (au lieu de 15 à l'hôtel!) . En fait il faut payer en peso local, mais la dame m'a dit que je pouvais lui donner un peso convertible. J'ai dîné avec 2 français routards (c'est rare les français dans ce genre d'établissement!), un père et son fils qui parcourent Cuba en vélo!

 

Demain départ pour Cienfuegos.

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Ce matin j'ai fait la connaissance de Noël, le « guide-chauffeur » qui va m'accompagner pendant quelques jours.

Il est vraiment génial, comme tous les guides que j'ai pu rencontrer jusqu'à présent : très gentil, très cultivé et parlant sans détour de son pays. Une chance ! En plus il parle un peu français, à peu près comme moi espagnol, et donc nous avons décidé qu'il me parlerait en français et moi en espagnol, et que nous nous corrigerions réciproquement ! Il était électronicien dans le temps, mais depuis 1990 il n'y avait plus de travail, donc il s'est reconverti dans le tourisme.

 

A La Havane, tout le monde m'avait dit, que personne ne savait où habite Fidel … et bien Noël m'a fait passer devant sa maison, dans le quartier de Miramar. Pas le droit de prendre de photos bien sûr … de toute façon il n'y a rien à voir car la propriété est entouré d'arbres qui forment une véritable muraille. Seul un gardien en civil est posté devant le portail.

 

Vinales est un village adorabe, aux petites maisons traditionnelles aux toits de chaume ou de tôle ondulée, colorées, agrémentées de vérandas soutenues par des piliers. Calme et paisible. La vallée de Vinales, est verdoyante, recouverte d'arbres aux couleurs éclatantes, un peu cultivée, la réserve à tabac du pays. En route, nous avons donc visité une  plantation familiale de tabac  : elle appartient à l'Etat bien sûr, et le cultivateur doit lui reverser 90% de ses bénéfices!

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Fabriquer des cigares n'est pas une mince affaire : les graines de tabac ont été semées il y a trois semaines environ et commencent juste à pousser.

Le tabac pousse vite, encore quelques semaines de plus, et on pourra enlever délicatement les feuilles, en commençant par celles du bas de la tige, les trier, les faire sécher pendant plusieurs mois dans les « casas de secado », avant de les moudre et chaque cigare (la tripe) sera moulé puis enroulé dans 5 feuilles différentes de plus en plus fine et souple (les capas).

  

Nous nous sommes arrêtés aussi chez une dame qui fait visiter son jardin horticole, immense et rempli de centaines d'espèces de fleurs, de plantes, d'arbres fruitiers.

 

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Cacao (à gauche)  et calebasse (à droite, pour la musica !)

goyave  et l'arbre sacré : le ceiba   (ci- dessous)

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Caramboles et "queues de chat" : 

 

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 Champ de tabac, hangar à séchage, préparation des tripes, et cigares finis :

 

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Enfin nous sommes allés voir la « grotte de l'indien » ainsi que le "mur de la préhistoire", alors là vraiment un attrape nigaud : une attraction pour touristes à éviter !

 

Puis, arrivée à l'hôtel « La Hermita » qui surplombe un magnifique paysage parsemé de pains de sucre impressionnants : les « mongotes » … on se croirait au Vietnam dans la baie d'Along terrestre. La vallée de Vinales est très belle, beaucoup d'habitants se déplacent à cheval, en charrette, ou même à dos de buffle ...

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L'hôtel est charmant … mais il n'y a pas d'eau au robinet ! donc pas de toilette ce soir. J'apprends en effet que la région est en manque d'eau chronique. ll n'a pas plu depuis 3 mois. C'est la raison pour laquelle d'ailleurs on ne cultive pas de riz ici.


En revanche excellent repas « buffet » pour 10 CUC . Un hôtel que je recommande.

Je dois partir demain, mais j'y serais bien restée plus longtemps ...

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J'arrive à La Havane à 21h (3h du matin en France), après un « jour- nuit » sans fermer l'oeil, en même temps que 6 autres gros porteurs : autant dire qu'il y a foule de touristes ! Et qu'il me faut plus d'une heure avant de m'en sortir, après de multiples contrôles, prise de photo, etc...

 

Cuba touristique

 essai 023

 

Une jeune femme, Odalize, m'attend et nous sympathisons tout de suite avant de parcourir les 17 km qui rejoignent le centre de la ville. Il fait nuit, la grande autoroute à 6 voies est vide... je me demande où ont bien pu passer tous ces gens de l'aéroport. Sur les bas côtés, une banlieue manifestement très pauvre à peine éclairée... puis on traverse le quartier de Centro Habana et la Place de la Révolution, avec ses grands portraits, éclairés eux, du Che, d'un côté, et de Camillio Cienfuegos, de l'autre. Le chauffeur très sympa, m'explique les quartiers traversés.

Les rues sont toujours désertes, les rares véhicules roulent à toute vitesse … je stresse un peu et demande au chauffeur s'il n'y a pas de limitation en ville, il me dit : si, 50 ! Il y a 2 sortes de taxis : les officiels (plaque d'immatriculation bleue) et les non officiels (plaque d'immatriculation jaune). Je constaterai par la suite, que tout est comme ça ici : l'officiel et le non officiel.

Mon hôtel « O'Farrill » de style andalou, avec un magnifique patio, est très bien situé dans la Habana Vieja, mais le tuyau d'écoulement de eaux qui passe juste à côté de ma chambre fait un bruit d'enfer et m'empêche une nouvelle fois de dormir. Je change de chambre le lendemain !

 

Pendant 2 jours je vais parcourir le quartier de la « Habana Vieja » clasée au patrimoine mondial par l'UUNESCO en 1982, dans tous les sens, quartier le plus ancien, témoignage de la période coloniale espagnole, en pleine rénovation (qui devrait être terminée en 2050!), le plus touristique, le plus vivant peut être aussi. Avec ses bâtiments du 16ème au 19ème siècle, les restes de ses anciennes fortifications, ses maisons en calcaire qui s'effondrent, la plaza de armas, la plaza vieja, la magnifique cathédrale construite par les jésuites au 18ème siècle, le Capitolio construit de 1920 à 1929, copie de celui de Washington, le Prado qui relie le Malecon, une immense promenade de 7km, le long de la baie de la Havane …

 

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 Le Malecon, la Cathédrale, entrée d'immeuble, promenade en "bicitaxi" :

 

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J'ai passé plus de 2 heures au « Musée de la Révolution » dédié à l'histoire du pays et surtout bien sûr à la gloire de Fidel Castro que l'on voit sur des centaines de photos qui retracent sa vie et son parcours.

 

Plusieurs choses me frappent immédiatement en arrivant ici : la grande pauvreté de la population et l'état de délabrement des habitations. Derrière les façades parfois correctes se cachent des entrées d'immeubles dans un état de saleté et de dénuement impressionnant.

Les petites rues sont défoncées, à tel point que prendre un pousse-pousse devient un véritable expoit! Les voitures sont rares, les tuk tuk et les taxis les remplacent.

 

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Ce que je vois de la fenêtre de mon hôtel , et mon hôte (O'Farril)l ! 

avec un excellent groupe de musiciens "Son de Oro", dont j'ai acheté le disque 

 

Les gens manquent d'argent, ils ont faim. Ils vivent dans des maisons complètement décaties. Ils « mendient » beaucoup à leur façon, c'est à dire qu'avec un savoir faire bien rodé ils apostrophent le touriste par des « amigo ! » à n'en plus finir pour quémander un peso … Ils engagent la conversation sur n'importe quel sujet pour finir par demander de l'argent que l'on ne peut refuser. C'est ainsi qu'une jeune femme est venue m'aborder pour me présenter ses deux petits enfants, parler avec moi de tout un tas de choses, puis elle a fini par me demander si je voulais bien la suivre pour voir un « magasin d'alimentation », ces magasins où se rendent les cubains pour acheter leur nourriture avec leur ticket de rationnement (les libretos) ce que j'ai fait bien sûr. Là, dans un magasin qui ressemble un peu à un petit « Lidle » de chez nous, j'ai vite compris qu'elle avait épuisé tout ce à quoi elle avait droit, et que je devrai payer pour elle. Elle a commandé une énorme quantité de nourriture qu'elle s'est fait mettre dans deux grands sacs en plastique … il y en avait pour 50 euros ! J'ai dû négocier quand même un peu pour qu'elle en rende une partie. Puis elle a disparu très vite...

 

Par la suite à de nombreuses reprises j'ai pu constater que les gens avaient vraiment faim, c'est leur plus gros problème. Les carnets d'alimentation ne sont pas suffisants, tout est dépensé en quelques jours et comme ils ne sont pratiquement pas payés même s'ils travaillent beaucoup, ils ont des difficultés à survivre. Heureusement les touristes sont là.

 

Mais il y a bien d'autres façons d'aborder le touriste : se déguiser, danser, chanter, prendre des photos... 

Je me suis rendue compte et cela m'a été confirmé que Cuba vit « au noir », tout se joue sous la manche. Le marché noir est omniprésent dans tous les domaines et pour tout le monde. C'est en quelque sorte un marché noir « autorisé » sinon légalisé.

 

Les cubains de La Havane chantent et dansent beaucoup. Ils aiment ça : la salsa est omniprésente, à chaque coin de rue, dans les bars et les cours des habitations.

Ils parlent beaucoup aussi. J'ai l'impression que contrairement aux Birmans par exemple, qui dans leur grande majorité se taisent et ne quémandent jamais, les cubains se « défoulent » sans crainte, avec les touristes. J'ai notamment été surprise de la liberté de parole des guides qui n'hésitent pas à nous dire tout ce qu'ils ont sur le coeur et sont très critiques avec leur régime. Odalize m'a tout de suite plu pour ça, et Miguel aussi, le guide de Christian et Jocelyne avec qui j'ai passé une journée : nous avons été heureux de nous retrouver ici, quelle coïncidence !

 

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J'ai fait aussi hier une autre belle rencontre : un jeune homme de 30 ans très « noir » rencontré dans la rue, qui m'a emmené déjeuner chez un de ses amis dont la mère tient une « paladar », un "restaurant privé" chez elle : nous sommes donc rentrés dans sa petite salle à manger et nous avons discuté pendant plus d'une heure : Yoaundry m'a raconté sa vie et son envie de partir le plus vite possible retrouver sa mère partie à Miami il y a 5 ans. Il a fait des études, parle anglais, et travaille comme assistant dans un atelier d'art : 50 euros environ par mois. Il m'a expliqué qu'il n'arrivait à vivre que parce que sa mère lui envoyait 100 euros par mois via Western Union. Il met cet argent de côté pour pouvoir se payer son « exil » aux USA. Il pourra le faire dans la mesure où sa famille est là bas. Mais cela coûte très cher, surtout les visites médicales à faire avant de partir (800 euros), ainsi que tous les papiers, démarches, et billet d'avion. Nous devions nous revoir aujourd'hui, mais cela n'a pas été possible, alors il vient de me téléphoner, tout triste, à l'hôtel. J'essaierai de le revoir avant de partir.

 

Le voyage c'est toujours ça aussi : un peu de culpabilté et de tristesse quand l'on ne peut revoir ni aider ceux qui en auraient besoin.

 

Demain je pars pour Vinales... avant de revenir une journée ici à la fin de mon séjour à Cuba. Ce sera avec plaisir car La Havane, malgré sa pauvreté est tout de même une ville pleine de charme qui ressemble à Séville ou Cordoue.

 

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Carte d'identité

 

Régime : république parlementaire socialiste à parti unique.

La Constitution définit le pays comme un "Etat socialiste des ouvriers et des paysans". Le PCC est le seul parti légal. Le pouvoir législatif est exercé par l'Assemblée nationale (589 membres élus pour 5 ans au suffrage universel). Le système électoral est du type scrutin à deux tours. Les personnes autorisées à se présenter sont sélectionnées par la "Commission nationale de candidature". L'Assemblée nationale élit le Président de la République. Chacune des Régions et des 169 Municipalités est dirigée par un comité exécutif.

 

- Superficie : 114 525 km2 îles comprises (1/5 de la France)

- Population très métissée : 11,2 millions d'habitants - 102 ha/ km2. Les habitants sont en grande majorité blancs, puis métis et noirs.

- Capitale : La Havane avec 3 millions d'habitants banlieue comprise.

- Langue officielle : l'espagnol parlé par 90% de la population, les autres parlant des langues immigrantes : donc un pays très homogène sur le plan linguistique.

-Religion : catholique et "santéria" (syncrétisme religieux : catholicisme, animisme et rites africains)

- Monnaie nationale : à Cuba il y a 2 monnaies : la monnaie "pour les cubains" : le peso ou CUP (1€=32 pesos cubains) et le peso "convertible" ou CUC qui a remplacé "pour les touristes" le dollar américain en 2004 (1 CUC = 26 CUP = 0,75 € le 16 août 2011).

- Le salaire moyen se situe aux alentours de 20/25 euros par mois, malgré le doublement du salaire minimum en 2005

-Commerce : la balance commerciale excédentaire (aujourd'hui le tourisme rapporte plus que le sucre)

Cuba possède les 2èmes réserves mondiales de nickel. Il est 3ème exportateur mondial d'agrumes, mais n'a pas été épargné par la crise, et la croissance du pays aurait été de 2 % en 2010, P

- PIB par habitant : 5854 dollars : 76ème rang (PIB/hab.France : 35 000)

- un taux de chômage de 1,7%

- Education : L'analphabétisme est inexistant : 99% des enfants vont à l'école primaire, et il y a 50 universités. Le français est la langue étrangère la plus enseignée. Tout étudiant est dans l'obligation de donner 2 ans de "service social" à l'Etat souvent dans les régions éloignées

- Santé : Le niveau de la santé est très bon... à vérifier sur place ! L'espérance de vie : 77,9 ans. Les hôpitaux ont le meilleur niveau d'Amérique Centrale

- Presse : toute la presse écrite, les médias et la télévision sont contrôlés par le gouvernement.

Les journaux du Parti : Granma, Trabajadores et Juventud Rebelde

Les cubains ne peuvent pas capter les télévisions étrangères. Internet est interdit et contrôlé par le Ministère de l'intérieur (et ça coûte très cher!). L'accès à certains sites est interdit sous peine de prison. Il n'existe pas de publicité commerciale.

-Ce pays est membre de plusieurs organisations internationales dont : l'ONU, l'OMC, l'OEA, le CIO.

Géographie :

caraibes20Les Caraïbes sont divisées en deux grandes régions distinctes : les Grandes Antilles (Cuba -Haïti - République dominicaine - Jamaïque - Porto Rico) et les Petites Antilles.

L'île principale de Cuba est la plus grande des îles Caraïbes (114 525 km2 si l'on compte les petits archipels autour de l'île principale - 5 fois plus petit que le France : 551 500 km2), en forme d'un crocodile de 1250 km de long de la tête à la queue, et 200 km dans sa plus grande largeur. Elle est essentiellement plate en dehors de petites "sierras" dont la fameuse Sierra Maestra à l'ouest de Santiago où le pic Turquino culmine à 1974 m. l'île la plus importante est le "Isla de la Juventud" :3056 km2

L'ouest de l'île est appelé "Occidente" et l'est "Oriente". Le fleuve le plus long, le Cauto fait 370 km de long.

L'île est entourée au nord par le détroit de Floride, à l'est par l'océan Atlantique, au sud-est par le passage du Vent, au sud par la mer des Caraïbes, à l'ouest par le détroit du Yucatan.

 

Histoire :

 

La première occupation de Cuba par les populations amérindiennes remonte à 2000 av. JC

 

- En 1492 Christophe Colomb débarque à Cuba (qui signifierait "terre") dans ce qu'il croit être la Chine

L'île est alors peuplée de 2 peuples amérindiens : les Arawak (les Grandes Antilles étaient le centre de leur civilisation), et les Caraïbes dont le groupe majoritaire sont les Taïnos , de pacifiques agriculteurs qui vivaient nus, se peignaient le visage et le corps, portaient des amulettes, des masques …Leur société était très hiérarchisée (noblesse, prêtres, peuple). Les Taïnos vivaient dans des villages où ils occupaient des huttes que l'on trouve encore aujourd'hui dans les campagnes cubaines. La maison du cacique, située sur la place centrale, servait de temple pour le culte des différentes divinités (les zémis). Ils étaient de très bons agriculteurs, chasseurs, pêcheurs, artisans. Ils commerçaient avec les autres îles et même les tribus du Mexique auxquels ils fournissaient des plumes de perroquet. Ils avaient un goût prononcé pour le chant et la danse. On dit souvent que ces peuples indigènes avaient tous disparu à la fin du 16ème siècle, mais il semble que des groupes isolés aient survécu jusqu'au 19ème surtout dans les montagnes.

 

Christophe Colomb reviendra dans le coin en 1494 pour installer la première colonie espagnole sur l'île toute proche d'Hispaniola dont le gouverneur espagnol va décider la conquête de Cuba, entreprise dont il charge Diego de Velasquez..

 

- En 1510 la colonisation espagnole commence lors de l'expédition de Diego Velasquez de Cuellar avec l'exploitation des métaux précieux, le massacre des populations indigènes et l'appel aux esclaves noirs en provenance du Bénin et du Nigeria.

Les africains qui arrivent comme esclaves sont issus de 5 groupes ethniques majeurs : Yoruba, Mandinguas, Congos, Carabalies, Bantous. Un millier d'esclaves noirs arrivent à Cuba en 1527, mais la traite ne prend vraiment son essor qu'à partir de 1595.

En 1513, l'île devient la base de départ des conquistadors : Cortès part pour le Mexique, Pizarro pour le Pérou où se trouvent l'or et l'argent des Incas, et la mer des Caraïbes est envahie par les pirates (Drake, Morgan). Les missionnaires franciscains et dominicains arrivent car les rois catholiques considèrent l'évangélisation des Indiens comme leur premier devoir…

Velasquez crée 7 cités, les villas, (dont Santiago qui a pour maire un certain Cortès) et les "encomiendas" pour répartir les indiens entre les domaines auxquels ils seront rattachés de force et où ils devront servir.

 

Des mouvements de syncrétisme apparaissent entre esclaves et propriétaires créant de nouvelles combinaisons génétiques, et de nouvelles souches culturelles.

Mais aujourd'hui il n'y a pratiquement plus d'habitants de souche aborigènes, juste un mélange racial unique (mélange d' espagnols, d'africains et de métis), qui est d'ailleurs la spécificité de la population cubaine actuelle, ce qui n'empêche pas l'existence de deux classes sociales clairement définies:

- les cadres dirigeants du gouvernement et de la nomenklatura (niveau de vie très élevé, maisons somptueuses et accès aux hôtels de luxe …)

- le reste de la population cubaine qui se caractérise par un fort taux de paupérisation, une vie difficile sous tous ses aspects, une quantité de nourriture journalière réglementée par ticket d'alimentation…etc….ce qui est à l'origine d'un marché noir florissant !

- Il faut ajouter à ces deux classes une catégorie un peu particulière: celle des touristes et résidents étrangers. Des infrastructures spécifiques ont été construites pour les accueillir (les hôtels de Varadero surtout) . Ils ont leur propre réseau de transport en commun et bénéficient d'un niveau d'accueil de luxe. Ils ont leur propre monnaie, le CUC, et représentent la première source d'importation de devises fortes pour l'Etat.

 

En 1607 La Havane remplace Santiago comme capitale. La culture du tabac et de la canne à sucre se développe. Le sucre est devenu l'élément essentiel de l'économie.

 

En 1789 l'autorisation d'introduire librement des esclaves succède au système de contrôle et de contrats. La traite devient alors une source d'activité des plus lucratives et dans le siècle qui suit c'est environ un million d'esclaves qui arrive à Cuba.

 

En 1809 ont lieu les premières manifestations importantes contre l'occupant espagnol.

 

- 2ème moitié du 19ème siècle : Deux guerres d'indépendance se succèdent :

-la "guerre des 10 ans" de 1868 à 1878 suite à laquelle l'abolition de l'esclavage devient effective en 1886.

- puis la guerre menée par José MARTI, de 1895 à 1898 alors que les esclaves représentent la moitié de la population.

José Marti y laissera sa vie et il devient le héros et le père de l'indépendance.

En janvier 1898, les Etats-Unis, jusqu'alors neutres, changent de politique : "pour protéger leurs intérêts" ils interviennent au soutien des indépendantistes cubains en envoyant le croiseur USS Maine dans la baie de La Havane. Le bateau explose pour une raison encore controversée, ce qui justifie l'entrée en guerre, pour la première fois, des Etats Unis contre l'Espagne. Les Espagnols se rendent en 1898. La guerre a fait plus de 200 000 victimes cubaines.

Le Traité de Paris (10 décembre 1898) marque la fin de l'Empire colonial espagnol. Un gouvernement militaire est mis en place par les américains qui succèdent donc aux espagnols et créent la base de Guantanamo (qui devait disparaître en 2010 mais ne l'est toujours pas).

 

La République de Cuba est formellement instituée en 1902. Mais Cuba n'est plus qu'une annexe des Etats-Unis et devient le lieu de tous les plaisirs des "gringos" en Cadillac et de l'oligarchie des planteurs de l'île. Les Etats-Unis contrôlent la très grande majorité de l'économie du pays grâce à leurs capitaux.

 

- De 1902 à 1959 les dictateurs se succèdent au pouvoir : notamment Morales qui instaure un régime de terreur puis le général Batista appuyé par les Etats-Unis, qui écrase une première tentative de soulèvement dirigée par Fidel Castro, jeune avocat, qui fut emprisonné et s'exila 2 ans plus tard, au Mexique. Le "castrisme" était en marche.

 

 

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- La révolution castriste : En 1956, Fidel Castro, son frère Raoul, et Ernesto Guevara - le "Che" - un médecin argentin rencontré au Mexique, débarquent à Cuba à bord d'un petit yacht le Granma, et 82 hommes à son bord. Ils se réfugient dans la Sierra Maestra, la chaîne montagneuse qui surplombe Santiago, les guérilleros forment "l'Armée rebelle" qui grossit, et se rend maître de Santiago puis de La Havane où Fidel Castro entre en héros le 8 janvier 1959 pour prendre la tête d'un gouvernement provisoire. Il y restera plus de 50 ans …

 

En 1960/61, les Etats-Unis déclarent l'embargo commercial et rompent leurs relations diplomatiques avec Cuba. Les années 60 sont celles de la radicalisation de la révolution, des réformes, et du rapprochement avec l'URSS.

 

En 1976 la constitution socialiste de la République de Cuba est proclamée et Fidel Castro est consacré Chef d'Etat, premier secrétaire du PCC, président du Conseil des Ministres, du Conseil d'Etat et commandant en chef des forces armées.

 

Après une période de prospérité, le désenchantement arrive car l'économie s'essouffle, les récoltes de canne à sucre et de tabac sont mauvaises. Cuba perd le soutien effectif de l'URSS confrontée à d'autres difficultés après l'effondrement du mur de Berlin. En 1991 l'URSS retire ses 11 000 conseillers et techniciens militaires en poste à Cuba, et l'aide économique disparut ce qui précipita l'île dans une crise économique aiguë. Les importations chutent, le niveau de vie aussi, les USA maintiennent leur embargo. Des dizaines de milliers de cubains (les balseros) cherchent à gagner les USA sur des bateaux de fortune.

 

Cuba est au bord de la faillite, le marché noir se généralise, la délinquance (vols) est omniprésente (les jiniteros), de même que la prostitution et la sollicitation permanente des touristes.

 

En 1993 la détention de dollars devient légale et le tourisme international fait rentrer des devises (2 millions de touristes par an). Les investissements étrangers limités sont autorisés. Les étrangers investissent notamment dans les grands complexes touristiques qu'ils ont le droit de gérer en reversant une taxe importante à l'Etat cubain (Varadero).

 

En 1998 la visite du pape Jean Paul II rompt un peu aussi l'isolement du pays.

 

Le pouvoir se radicalise, de nombreux journalistes sont arrêtés en 2003 (il y aurait actuellement 3 ou 400 prisonniers d'opinion).

 

En 2004 le peso convertible, le CUC, remplace le dollar, mais le "peso cubano" la monnaie nationale qui vaut 20 fois moins et ne sert qu'aux cubains pour se procurer des produits de première nécessité, perdure.

 

Le 19 février 2008 Fidel Castro, bien qu'il continue de publier ses "réflexions" dans la presse officielle, renonce à la présidence en faveur de son demi frère Raul (déjà Président par intérim depuis l'accident de santé de Fidel en 2006) qui est élu à l'unanimité par l'Assemblée nationale Président de la "République socialiste unitaire" de Cuba.

 

Depuis 2008, les cubains "qui ont de l'argent" sont autorisés à fréquenter les hôtels et sites pour touristes. En 2008 encore Cuba a signé le "Pacte international des droits civils et politiques de l'ONU"…. La coopération avec l'Union Européenne a été rétablie, Cuba a été admise au sien du "Groupe de Rio" (pays d'Amérique Latine) et a rejoint "l'Organisation des états américains" l'OEA.

 

Les USA ont levé en 2009 les restrictions concernant les envois d'argent des Américano-Cubains vers leur pays d'origine, quelques petits commerces ont été libéralisés (les salons d'esthétiques … de moins de 3 fauteuils!) et la possibilité pour certains cubains d'ouvrir des "chambres chez l'habitant" les "casas particulares" qui doivent être déclarées et se reconnaissent par un petit logo bleu sur les portes … Les Américains d'origine cubaine et les hommes d'affaires ont la possibilité de prendre un avion direct au départ de Miami vers la Havane.

Le gouvernement vient d'autoriser les ventes et achats de véhicules par tous les citoyens mais à des conditions très difficiles (et avec un salaire moyen de 20 euros par mois ça ne va pas être facile …mais c'est un progrès).

 

En août 1011, après avoir été interdits pendant 7 ans, les voyages des USA vers Cuba ont été de nouveau autorisés pour tous les américains. Mais pas "touristes" au sens général : seulement pour des "entreprises disposant de licences spécifiques" pour organiser des voyages pouvant être "utiles à Cuba".

 

La dissidente Laura Pollan, fondatrice du mouvement des "Dames en blanc" qui organisait des manifestations hebdomadaires avec d'autres épouses de prisonniers politiques, et qui avait obtenu le pris Sakharov des Droits de l'homme en 2005 est décédée le 14 octobre, alors que la libération de plusieurs dizaines de prisonniers politiques est en cours.

Mon itinéraire : La Havane, la vallée de Vnales, Las Terrazas, Cienfuegos, Trinidad, retour à La Havane.  

 

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Recommandations de lectures :

- Outre le "guide du routard", très bien fait,  

- "Les guides de l'état du monde" : Cuba : histoire, société, culture - Ed. "La découverte"

- "Comprendre Cuba" : Guide Ulysse

- et l'autobiographie de Reinaldo Arenas: "Avant la nuit" . Collection Babel.

 

 

 

 

 

 

 

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 "A soixante ans, on a franchi depuis longtemps le solstice d'été... c'est peut être déjà l'été indien, il n'y a plus de temps à perdre..." (Philippe Delerm).

 

C'est peut-être pour cela que me voici repartie  pour un voyage de 10 semaines en Amérique latine : Cuba (10 jours) puis  Mexique (Yucatan - 13 jours), Guatemala (23 jours) et Equateur (28 jours).  

 

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Un voyage "à la carte" finalisé avec le précieux (et patient ...!) concours de Michel Deparis, le spécialiste des Tours du Monde , qui avait déjà organisé le mien, magnifique, en 2008 (voir article 12) : http://www.connaisseursvoyage.fr/

Merci Michel !(Agence parisienne : 10 rue Beaugrenelle dans le 15ème  arrondissement).

 

C'est donc en toute sérénité - enfin presque  - que je pars "en terre inconnue", après plusieurs mois de préparation, dans ces pays réputés un peu "difficiles" ...mais le goût du voyage l'emporte !  

     

A l'exception de Cuba, toujours  à part, mon souhait est  de mieux comprendre la mystérieuse civilisation maya ancienne, d'aller le plus possible à la rencontre des peuples autochtones d'aujourd'hui, de m'enrichir de leur histoire, de leur culture, de comprendre leurs difficultés aussi, pour témoigner et partager avec eux.

Comme toujours, essayer de privilégier les rencontres.

 

C'est aussi tout simplement de prendre un grand "bol d'air", qui risque en l'occurence   de se transformer en grand "bol d'eau et de boue", compte tenu de l'état de catastrophe naturelle dans lequel se trouveraient actuellement les pays d'Amérique centrale...

 

Ces quelques lignes avant de partir car je crains les difficultés avec les connections  internet à Cuba ... Donc ne vous inquiétez  pas.

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles !  

 

Hasta luego !

Martine

Le 17 novembre 2011.

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Martine autour du monde ...

Carnets de voyage, avec pour chaque pays un résumé de la géographie, de l'histoire, des données démolinguistiques et politiques.

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